Shell abandonne la construction d'une usine de biocarburants aux Pays-Bas

11:133/09/2025, mercredi
AFP
Le groupe britannique met fin à la construction de l’une des plus grandes usines européennes de biocarburants, jugée non compétitive face aux coûts et aux dynamiques du marché.
Crédit Photo : X /
Le groupe britannique met fin à la construction de l’une des plus grandes usines européennes de biocarburants, jugée non compétitive face aux coûts et aux dynamiques du marché.

Le géant britannique des hydrocarbures Shell a annoncé mercredi l’abandon de la construction d’une usine de biocarburants aux Pays-Bas, entamée en 2022.

Le groupe estime que le projet n’est
"pas suffisamment compétitif"
, au moment où il recentre ses activités sur le pétrole et le gaz afin de doper ses bénéfices.
"En évaluant la dynamique des marchés et le coût d’achèvement, il est apparu clairement que le projet ne serait pas suffisamment compétitif"
, a expliqué Machteld de Haan, présidente de la division Downstream, Renewables and Energy Solutions, citée dans un communiqué.

"Nous devons concentrer nos investissements sur les projets qui répondent à la fois aux besoins de nos clients et aux attentes de nos actionnaires"
, a-t-elle ajouté.

La construction de l’usine de Rotterdam, qui devait produire 820 000 tonnes de biocarburants par an, avait déjà été suspendue en juillet 2024. Le projet était présenté comme l’un des plus ambitieux du genre en Europe.

À l’instar de BP, Shell a infléchi ces dernières années certains de ses objectifs climatiques, en se recentrant sur les hydrocarbures. En décembre, le groupe avait déjà annoncé renoncer au développement de nouveaux projets d’éoliennes en mer.


L’usine de Rotterdam devait notamment produire du carburant d’aviation durable (SAF), élaboré à partir d’huiles usagées, de résidus de bois ou encore d’algues. Ce carburant, utilisable jusqu’à 50 % en complément du kérosène, est considéré comme un levier majeur de décarbonation pour l’aviation, un secteur responsable d’environ 3 % des émissions mondiales de CO2. Mais sa production reste coûteuse, limitée et son caractère réellement durable fait encore débat.

"Nous continuons à croire que les molécules bas carbone, y compris les biocarburants, seront à la base du système énergétique du futur"
, a affirmé Mme de Haan, soulignant que Shell entend rester
"en première ligne dans ce secteur"
.

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