A moins de deux mois d'élections critiques pour le parti au pouvoir depuis la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, l'attention est focalisée sur un possible retour en politique du sulfureux ex-président Jacob Zuma dont la candidature à un siège de député est contestée.
Pour ses soutiens, le MK est une forme de revanche loyale.
Sa condamnation à 15 mois de prison pour outrage en 2021 devait toutefois empêcher ses velléités de participer au prochain scrutin. Fin mars, la commission électorale (IEC) a invalidé sa candidature, rappelant qu'une personne condamnée à plus de 12 mois de prison ne peut se présenter.
Le parti de M. Zuma a porté l'affaire devant la justice et ça sera finalement à la Cour constitutionnelle saisie par l'IEC de se prononcer sur l'éligibilité de l'ancien chef d'Etat et mettre fin à des semaines d'un débat passionné autour d'une des figures les plus clivantes du pays.
"Reprendre le pays"
Le soutien de Jacob Zuma est particulièrement bien ancré dans son fief du KwaZulu-Natal (est) et parmi les dix millions de Zoulous qui l'appellent affectueusement par son nom de clan "Msholozi".
Son incarcération en 2021 avait été suivie d'une vague d'émeutes et de pillages sans précédent en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid, faisant plus de 350 morts.
L'ANC, embourbé dans les affaires et tenu pour responsable d'une économie plombée par un chômage endémique et une pauvreté croissante, craint de perdre pour la première fois en mai sa majorité parlementaire et d'être contraint de former un gouvernement de coalition.
Selon un dernier sondage publié cette semaine, le MK deviendrait la troisième force politique du pays, avec 13% d'intentions de vote. L'ANC plongerait à 37% dans les urnes en mai, contre 25% pour le premier parti d'opposition l'Alliance démocratique (DA).
L'ANC a multiplié les recours contre le MK, notamment pour que le parti change de nom et de logo. MK était pendant la lutte contre l'apartheid le nom de la branche armée de l'ANC.