Afrique du Sud: l'ex-président Zuma finalement candidat aux élections

16:3110/04/2024, الأربعاء
MAJ: 10/04/2024, الأربعاء
AFP
L'ancien président sud-africain Jacob Zuma s'exprimant lors de la cérémonie du Shekainah Healing Ministries Prophetic Pillowcase à Phillipi, près du Cap, le 10 mars 2024, avant les élections présidentielles sud-africaines prévues pour le 29 mai 2024. Le 9 avril 2024, un tribunal sud-africain a autorisé l'ancien président sud-africain Jacob Zuma à se présenter aux élections de mai 2024, annulant une décision antérieure des autorités électorales qui lui interdisaient de se présenter en raison d'une condamnation antérieure.
Crédit Photo : GIANLUIGI GUERCIA / AFP
L'ancien président sud-africain Jacob Zuma s'exprimant lors de la cérémonie du Shekainah Healing Ministries Prophetic Pillowcase à Phillipi, près du Cap, le 10 mars 2024, avant les élections présidentielles sud-africaines prévues pour le 29 mai 2024. Le 9 avril 2024, un tribunal sud-africain a autorisé l'ancien président sud-africain Jacob Zuma à se présenter aux élections de mai 2024, annulant une décision antérieure des autorités électorales qui lui interdisaient de se présenter en raison d'une condamnation antérieure.

L'ex-président sud-africain Jacob Zuma sera finalement candidat aux élections législatives prévues fin mai en Afrique du Sud, après qu'un tribunal électoral a annulé son exclusion du scrutin liée à une condamnation à la prison en 2021.

Les Sud-Africains voteront le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président.


Fin mars, la commission électorale (IEC) avait contrarié les velléités de M. Zuma, 81 ans, en invalidant sa candidature. Son parti avait saisi la justice la semaine dernière pour faire annuler cette décision.


"Le recours en appel est accepté" et la décision de l'IEC "est annulée",
a tranché le tribunal électoral dans une décision.

Jacob Zuma est candidat sur la liste du petit parti radical récemment créé Umkhonto We Sizwe (MK, "Lance de la nation" en zoulou). Ancien pilier du Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis 30 ans, cet acteur majeur de la lutte contre l'apartheid avait créé la surprise en annonçant en décembre soutenir le MK.


L'ANC, embourbé dans les affaires et tenu pour responsable d'une économie plombée par un chômage endémique et une pauvreté croissante, craint de perdre pour la première fois sa majorité parlementaire et d'être contraint de former un gouvernement de coalition.


En annonçant sa décision d'exclure Jacob Zuma, l'IEC avait rappelé les conditions d'éligibilité prévues par la constitution, soulignant qu'une personne condamnée à plus de 12 mois de prison ne peut se présenter.


Encore poursuivi pour corruption, l'ancien président (2009-2018) avait été condamné en 2021 à 15 mois de prison pour outrage. 


Il avait été remis en liberté conditionnelle moins de trois mois après son incarcération pour raisons de santé. 


La plus haute juridiction du pays avait ensuite estimé que M. Zuma devait retourner en prison, mais l'actuel président Cyril Ramaphosa avait finalement prononcé une remise de peine.

Lors d'une audience à Johannesburg lundi, l'avocat du MK, Dali Mpofu, avait fait valoir que
"la peine finale, suite à la remise de peine, est de trois mois".

"Libérez Jacob Zuma"


Présent au tribunal, M. Zuma avait lancé devant une centaine de soutiens brandissant des pancartes "Libérez Jacob Zuma":


Si la majorité veut que je sois président, qu'est-ce qui pourrait les arrêter?

"Le président Zuma figurera sur les bulletins de vote",
a triomphalement posté mardi sur X une de ses filles, Duduzile Zuma-Sambudla. 

Dans un communiqué, la commission électorale a dit avoir pris note de la décision mais demandé que ses raisons soient rendues publiques par le tribunal électoral.
"La commission consulte naturellement ses conseils juridiques (...) et donnera la voie à suivre en se basant sur ces conseils",
a-t-elle indiqué.

Le MK a évoqué de son côté un
"triomphe",
dans un communiqué.
"Cela représente une victoire pour chaque Sud-Africain qui croit à l'équité, la démocratie et le droit inviolable d'élire les dirigeants de son choix, sans interférence injustifiée",
selon le parti.

Depuis le début de la campagne, la tension monte entre l'ANC et le MK. 
La justice a rejeté fin mars une requête du parti au pouvoir réclamant que le MK soit rayé des listes des partis enregistrés pour le scrutin.

Une décision est toujours attendue après le dépôt d'un autre recours de l'ANC, réclamant cette fois que le MK change de nom et de logo. MK était pendant la lutte contre le régime blanc le nom de la branche armée de l'ANC, qui a dénoncé un
"vol de propriété intellectuelle et de patrimoine".

Les autorités ont récemment appelé au calme, craignant de possibles troubles. Des membres du MK ont ces dernières semaines promis sur les réseaux sociaux
"l'anarchie dans le pays"
et
"des émeutes comme jamais vu"
si la justice
"sous emprise"
mettait des barrières au MK avant les élections. 

L'incarcération de Jacob Zuma en 2021 avait été suivie d'une vague d'émeutes et de pillages sans précédent en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid, faisant plus de 350 morts.


Selon les sondages, l'ANC pourrait plonger aux alentours des 40% dans les urnes, le premier parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), passant les 30% et le MK atteignant plus de 10%. 

Les listes définitives des candidats doivent être publiées mercredi.


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