Conseil européen : un agenda chargé entre défense, Ukraine et transition énergétique

La rédaction avec
12:3522/10/2025, mercredi
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Le Président du Conseil Européen Antonio Costa.
Crédit Photo : @antoniocostapm / X
Le Président du Conseil Européen Antonio Costa.

Le Conseil européen qui se tiendra cette semaine s’annonce particulièrement dense, avec un programme articulé autour de la défense, du soutien à l’Ukraine et de la transition verte et numérique, selon une source à l'Élysée.

Le Conseil européen débutera mercredi par un sommet UE-Égypte, en présence du président égyptien Al-Sissi, avant de se concentrer jeudi sur l’ensemble des dossiers clés de l’Union européenne. Au programme : le soutien à l’Ukraine, la feuille de route "Préparation à la défense 2030", la compétitivité industrielle, la transition énergétique et numérique, le logement, les migrations et la Moldavie post-élections. La journée se conclura par un sommet de la zone euro avec la présidente de la Banque centrale européenne.


Soutien à l’Ukraine et sanctions contre la Russie


Parmi les priorités, le soutien à l’Ukraine sera central, avec notamment la discussion sur le
"prêt de réparation"
à partir des avoirs russes gelés et l’adoption du 19ᵉ paquet de sanctions contre Moscou. La France, entend veiller à ce que toute mobilisation de fonds respecte le droit international et renforce la base industrielle de défense européenne.

La réunion de la Coalition des volontaires, co-présidée vendredi par le président français, Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, visera à renforcer quant à elle les garanties de sécurité pour l’Ukraine, y compris par le déploiement d’une force multinationale en second rideau et le suivi des mesures contre la "flotte fantôme" russe.

Une défense européenne plus autonome


La préparation à la défense 2030 prévoit neuf domaines capacitaires stratégiques, allant de la mobilité militaire aux missiles, drones, guerre électronique et cybersécurité. L’objectif : réduire les dépendances stratégiques de l’UE et renforcer la base industrielle de défense européenne. Parmi les initiatives phares évoquées figure le projet anti-drone, jugé complexe, mais nécessaire pour répondre aux besoins réels des armées.


Les financements seront abordés via plusieurs instruments européens, dont le programme SAFE (150 milliards d’euros), le Fonds européen de défense et EDIP, avec une volonté d’impliquer également la Banque européenne d’investissement et les marchés de capitaux.

Compétitivité et transition écologique et numérique


Le Conseil européen abordera par ailleurs la double transition verte et numérique. La France, à travers une lettre co-signée par 16 chefs d’État et de gouvernement, appelle à accélérer la mise en œuvre des mesures du rapport Draghi et à préserver la compétitivité industrielle européenne face aux pressions internationales.


Parmi les sujets discutés : mécanisme d’ajustement carbone, réglementation automobile, neutralité carbone en 2050 avec un objectif intermédiaire pour 2040, et souveraineté numérique de l’UE sur les données et l’intelligence artificielle.

Une initiative spécifique de protection des mineurs sur les réseaux sociaux sera portée par une avant-garde d’États membres, avec l’ambition d’harmoniser les règles au niveau européen.


Logement et migration


Enfin, le Conseil examinera les politiques de logement et de migration, notamment la mise en œuvre du Pacte asile et immigration pour une échéance fixée à juin 2026, ainsi que le soutien européen à la rénovation énergétique des bâtiments via le plan Next Generation EU.


Le Conseil européen et la réunion de la Coalition des volontaires s’annoncent donc comme des temps forts de l’agenda international et européen du président français, dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine, les défis de la transition énergétique et les tensions géopolitiques globales.


Guerre en Ukraine


Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a envahi son voisin ukrainien, affirmant vouloir
"démilitariser et dénazifier"
l’Ukraine, tout en dénonçant l’expansion de l’OTAN à ses frontières. Moscou justifie également son offensive par la nécessité de protéger les populations russophones du Donbass.

Le 30 septembre de la même année, le président russe, Vladimir Poutine, a formalisé l’annexion de quatre territoires de l’est et du sud de l’Ukraine — Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson — où les combats se poursuivent encore a ce jour.

En réaction, les alliés de l’Ukraine — États-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada — ont imposé une série de sanctions économiques sans précédent contre la Russie, visant ses banques, ses exportations d’énergie, ses élites politiques et ses entreprises stratégiques.


La dernière en date est la décision de l’Union européenne d’interdire totalement les importations de gaz naturel russe d’ici à la fin de 2027, intégrée dans le 19ᵉ paquet de sanctions. À titre de comparaison, la Russie représentait encore 19 % des importations européennes de gaz en 2024, contre 45 % en 2021.

Parallèlement, plusieurs tentatives diplomatiques ont été engagées pour mettre fin au conflit. Récemment, une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine est attendue en Hongrie, faisant suite à une première entrevue entre les deux hommes en Alaska. Même si cela ne devrait finalement pas se tenir dans l'immédiat, selon les dernières informations émanant de la Maison Blanche, cette initiative s’inscrit dans la volonté du président Trump de mettre fin au conflit en Ukraine, objectif qu’il place après avoir œuvré à l’instauration d’un cessez-le-feu au Moyen-Orient.


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