Le gouvernement algérien dévoile son plan visant à faire face à la sécheresse et au stress hydrique engendrés par la rareté des pluies.
Face au manque de pluies en hiver et durant les deux premiers mois du printemps, les ministères algériens de l'Hydraulique et de l'Agriculture ont présenté, mercredi, les mesures prises pour atténuer l'impact déjà très visible sur les périmètres agricoles.
Dans des localités à l'ouest du pays, la campagne de la moisson a été lancée dès ce mois d'avril, ce qui est inédit. Habituellement, les grands apports en pluies en Algérie, selon les climatologues, sont enregistrés durant les mois de mars et avril. Ce n'est pas le cas cette année, où les 80 barrages du pays n'ont été remplis en moyenne qu'à 30%.
Le gouvernement tente d'anticiper avant l'arrivée de l'été en mettant en place, selon le ministre de l'Hydraulique un programme d'urgence d'approvisionnement en eau potable, comprenant des mesures pour pallier le stress hydrique au niveau de 19 wilayas (départements) les plus impactées par le déficit pluviométrique.
L'Algérie connaît, selon le professeur Ahmed Kettab, expert et consultant international en matière de gestion de l’eau, une diminution des précipitations de l'ordre de 30% en Algérie durant les 20 dernières années.
Citant les études du GIEC (groupe intergouvernemental sur les changements climatiques), l'expert rappelle que les prévisions pour les années à venir évoquent des températures de plus en plus élevées, notamment dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord) ainsi qu’au sud de l’Europe, induisant une plus forte évaporation des eaux de surface. Et de relever:
Certaines villes de notre sud ont déjà connu des températures de 50 C°.
En 2022, rappelons-le, les autorités ont décidé de rationner la distribution de l'eau dans les grandes villes, comme la capitale Alger, en adoptant le système d'alimentation des foyers pendant seulement quelques heures par jour.