Selon des médias français, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), chargé du contrôle des exportations de matériel de guerre, n'a pas pris connaissance du rapport d'Amnesty International et n'a pas émis de commentaire, tout comme les deux firmes KNDS-France et Lacroix.
Des systèmes d'armement fabriqués en France par les groupes KNDS-France et Lacroix sont utilisés au Soudan en violation de l'embargo sur les armes imposé par l'Onu au Darfour, a fait savoir jeudi Amnesty International.
L'ONG basée à Londres a précisé dans une nouvelle enquête publiée jeudi que des véhicules blindés de transport de troupes (VTT) utilisés par les Forces de soutien rapide (FSR) dans différentes régions du Soudan, sont équipés du système d'autoprotection Galix, conçus par KNDS-France (anciennement Nexter) et Lacroix.
Lacroix indique sur son site que le système Galix permet de détecter une menace et est équipé de plusieurs tubes lanceurs de fumigènes ou de munitions de désencerclement ou de
"neutralisation du personnel".
Plus de 5 000 véhicules militaires dans le monde, dont ceux de l'armée française, en sont équipés.
Selon des médias français, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), chargé du contrôle des exportations de matériel de guerre, n'a pas pris connaissance du rapport d'Amnesty International et n'a pas émis de commentaire, tout comme les deux firmes KNDS-France et Lacroix.
Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, a déclaré par voie de communiqué publié sur le site de l'ONG:
Nos recherches montrent que des armes conçues et fabriquées en France sont utilisées activement sur le champ de bataille au Soudan.
"Le système Galix est déployé par les RSF dans ce conflit, et toute utilisation au Darfour constituerait une violation flagrante de l'embargo sur les armes décrété par l'ONU"
, a-t-elle ajouté.
Tous les pays doivent immédiatement cesser de fournir directement et indirectement des armes et des munitions aux parties belligérantes au Soudan.
"Ils doivent respecter et faire appliquer l'embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité de l'ONU au Darfour avant que davantage de civils ne soient tués''
, a-t-elle insisté.
L'Union européenne impose un embargo sur les armes à l'ensemble du Soudan depuis 1994.
L'embargo interdit la vente, la fourniture, le transfert ou l'exportation d'armes et de matériel connexe de tous types, y compris les armes et les munitions, les véhicules et équipements militaires, les équipements paramilitaires et les pièces détachées au Soudan.
"Si la France ne peut pas garantir, par le biais de contrôles à l'exportation, y compris la certification de l'utilisateur final, que les armes ne seront pas réexportées vers le Soudan, elle ne doit pas autoriser ces transferts"
, souligne l'ONG de défense des droits humains.
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