
L’ambassade d’Éthiopie en Türkiye a organisé dimanche à Ankara une cérémonie marquant le lancement officiel du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), présenté comme le plus grand projet hydroélectrique du continent africain et un symbole de souveraineté nationale. Cette cérémonie est associée à la célébration anticipée du Nouvel An éthiopien 2018, dont le premier jour correspond, cette année, au 11 septembre 2025 dans le calendrier grégorien.
Parmi les participants figuraient M. Kazim Çavuşoğlu, directeur général adjoint pour l’Afrique de l’Est au ministère turc des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux membres de la diaspora éthiopienne et africaine, aux côtés de plusieurs invités de marque.
Dans son discours, l’ambassadeur d’Éthiopie à Ankara, Adem Mohamed Mahmud, a rappelé que le GERD, érigé sur le fleuve Abay (Nil Bleu), est le plus grand barrage d’Afrique et le dixième au monde. “Sa capacité de production d’électricité, estimée à 5 150 mégawatts, doit permettre de fournir de l’énergie à près de 60 % de la population éthiopienne, un tournant pour un pays où l’accès à l’électricité reste un défi majeur”, mentionne-t-il.

L’ambassadeur a également souligné que l’ouvrage, entamé en 2011, a été construit sans l’appui des grandes institutions financières internationales, financé uniquement grâce aux contributions des citoyens, de la diaspora, du secteur privé et d’institutions religieuses.
Le diplomate a insisté sur la dimension historique du projet, rappelant :
Des générations d’Éthiopiens avaient rêvé d’exploiter les ressources du Nil Bleu pour le développement national.
Un projet aux dimensions économiques et géopolitiques
Un panel tenu lors de la cérémonie a mis en avant la portée économique du GERD. Selon les intervenants, le barrage devrait rapporter chaque année plus d’un milliard de dollars en revenus liés à l’exportation d’électricité, créer des milliers d’emplois et stimuler les secteurs industriels, agricole et touristique. Il a été présenté comme un modèle d’unité nationale, fruit du sacrifice de toutes les couches de la société éthiopienne.

L’Éthiopie, de son côté, entend préserver sa souveraineté tout en promouvant une coopération régionale équitable et durable.

Un rapprochement stratégique avec la Türkiye
L’ambassadeur a insisté sur la solidité et la profondeur des relations entre l’Éthiopie et la Türkiye, décrites comme étant à leur “plus haut niveau historique”. Ces relations se traduisent par des visites de haut niveau, une intensification des échanges commerciaux et un renforcement des contacts interpersonnels entre les deux peuples.
L’expérience turque en matière de développement industriel et technologique constitue un atout précieux pour l’Éthiopie, tandis que l’Éthiopie représente, pour la Türkiye, une porte d’entrée stratégique vers la Corne de l’Afrique et la mer Rouge.
Il a ainsi invité la Türkiye à jouer un rôle accru dans le soutien aux projets africains de développement, affirmant que la coopération éthio-turque peut servir de modèle à d’autres partenariats entre l’Afrique et des pays émergents.

Une célébration marquée par la culture
La cérémonie s’est conclue par des prestations artistiques et culturelles, reflétant la diversité et la richesse des traditions éthiopiennes.
Dans une atmosphère festive, l’ambassadeur a formulé le vœu que la nouvelle année éthiopienne 2018 soit synonyme d’unité, de prospérité et de progrès pour l’ensemble du peuple éthiopien.











