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Bénin: la frontière du Niger maintenue fermée, Patrice Talon exprime son incompréhension

Le président béninois Patrice Talon a exprimé jeudi son incompréhension face au maintien de la fermeture de la frontière du côté nigérien, qui entrave les échanges commerciaux entre les deux pays, en particulier l'exportation du pétrole nigérien via le littoral béninois.

11:24 - 31/05/2024 جمعہ
MAJ: 12:30 - 31/05/2024 جمعہ
AFP
Le Président de la République du Bénin, Patrice Talon
Crédit Photo : Média X / Archive
Le Président de la République du Bénin, Patrice Talon
"Il faut que les autorités nigériennes annoncent officiellement que la fermeture de leurs frontières terrestres fait exception au pétrole",
a déclaré Patrice Talon lors d'une conférence de presse.

"Une telle clarification permettrait de traiter juridiquement le pétrole venant du Niger de manière différenciée. À défaut de ce minimum, toutes les formalités douanières de transit du pétrole restent légalement impossibles entre le Bénin et le Niger"
, a ajouté le président béninois.

Les autorités nigériennes ont inauguré en novembre dernier un oléoduc géant qui permet l'acheminement jusqu'au Bénin voisin du pétrole brut extrait du gisement d'Agadem (sud-est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l'État chinois.

Avec ce projet, le Niger entend porter sa production pétrolière à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils doivent être exportés via le port de Sèmè Kpodji.


Cependant, le premier chargement de pétrole nigérien au port n'a eu lieu que le 19 mai, en raison des sanctions imposées à Niamey par l'organisation ouest-africaine CEDEAO, à la suite du coup d'État qui a renversé le président Mohamed Bazoum en juillet 2023.


Les propos de Patrice Talon font suite à la prise de parole du ministre béninois des Mines mercredi, Samou Seïdou Adambi, qui s'est rendu à Niamey à la demande de la société chinoise Wapco, partenaire du Bénin et du Niger pour la gestion de l'oléoduc.

Samou Seïdou Adambi était en déplacement afin de trouver
"une porte de sortie"
pour le chargement du pétrole nigérien au port de Sèmè Kpodji, mais il portait également
"un message"
de Patrice Talon au général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis son coup d'État en juillet 2023.

Ce dernier
"n'a pas voulu (le) recevoir"
, a déclaré le ministre mercredi soir lors d'un point presse à Cotonou.

Selon Patrice Talon, le Niger
"n'a apporté aucune réponse"
aux préoccupations du Bénin.

Le président béninois a déclaré:


Je veux réaffirmer que le Bénin reste disponible à accorder toutes les facilités à la société Wapco pour l'acheminement effectif desdits équipements pour le Niger.

"Pour des raisons de sécurité, notre frontière reste encore fermée",
a indiqué à l'AFP le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine, en marge des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) à Nairobi, au Kenya.

Selon lui, le Bénin a
"accueilli des soldats étrangers sur"
son
"territoire"
, des militaires qu'il soupçonne de donner une
"formation"
à des
"terroristes".

Mi-mai, il avait déclaré que le Bénin abritait des bases françaises. Il disait:


Sur certaines d'entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays.

Or, selon le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, cité par le site du gouvernement béninois lors d'une visite en décembre,
"il n'y a pas de base militaire française au Bénin".

"Nous sommes des frères, nous sommes des voisins. Mais nous avons un souci avec la hiérarchie, qui devrait prendre ses responsabilités" et "nous dire ce qu'ils veulent qu'on fasse",
a ajouté M. Zeine.
"Le Niger n'a jamais provoqué une crise".

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