ÉDITION:

Biden somme Israël d'envoyer une délégation à Washington pour tenter d'éviter une opération à Rafah

La rédaction
10:5619/03/2024, Salı
MAJ: 19/03/2024, Salı
AFP
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Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et le président des États-Unis, Joe Biden.
Crédit Photo : JIM WATSON / AFP
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et le président des États-Unis, Joe Biden.

Le président américain Joe Biden a affirmé lundi avoir enjoint au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu d'envoyer une délégation à Washington pour discuter de la manière d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Cette sommation serait l'une des plus claires tentatives de M. Biden de tenter de freiner Israël, l'organisation sioniste qui envisage une offensive terrestre majeure de son armée d'occupation à Rafah, où plus d'un million de civils palestiniens ont été déplacés de force. 


Après un entretien avec M. Netanyahu, le premier depuis plus d'un mois entre les deux dirigeants, dont la relation se serait nettement refroidie, M. Biden a déclaré:


J'ai demandé au Premier ministre d'envoyer une équipe à Washington pour discuter des façons de cibler le Hamas sans mener une vaste offensive terrestre à Rafah.

M. Biden a
"réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat dans le cadre d'un accord sur la libération des otages, d'une durée de plusieurs semaines, afin que les otages puissent rentrer chez eux et que l'aide aux civils de Gaza puisse être acheminée".

Une offensive sur Rafah serait
"une erreur",
a déclaré le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, elle
"conduirait à plus de victimes innocentes, aggraverait la situation humanitaire déjà désastreuse, renforcerait l'anarchie à Gaza et isolerait encore plus Israël"
sur la scène internationale.

Lors de son échange téléphonique, le président américain a demandé l'envoi aux États-Unis d'une délégation israélienne pour discuter de ce projet d'offensive, et le chef du gouvernement israélien a accepté, a précisé le conseiller lors d'une conférence de presse.

Cette discussion doit aussi porter sur la possibilité d'une
"autre approche"
visant à frapper Rafah sans une offensive terrestre majeure, selon lui.

M. Sullivan a indiqué s'attendre à ce qu'Israël s'abstienne de lancer une opération à Rafah, à la frontière avec l'Égypte, avant que cette discussion à Washington n'ait lieu. Et de dire:


Nous partageons l'objectif de battre le Hamas, mais nous pensons qu'il faut une stratégie cohérente et durable pour y arriver.

Le conseiller américain a rapporté les propos de M. Biden lors de son entretien téléphonique:
"Je veux que vous compreniez, Monsieur le Premier ministre, quelle est exactement ma position sur cette question. Je suis pour la défaite du Hamas. Je pense qu'il s'agit d'un groupe terroriste maléfique qui a du sang, non seulement israélien, mais aussi américain sur les mains".

"Mais en même temps, je crois que pour y arriver, il faut une stratégie viable et que cette stratégie ne doit pas impliquer une opération militaire majeure qui mette en danger des milliers et des milliers de vies civiles innocentes à Rafah. Il y a de meilleures solutions"
, a ajouté Sullivan.

Le président a également rejeté
"la fausse idée selon laquelle soulever des questions sur Rafah équivaut à soulever des questions sur la défaite du Hamas. C'est tout simplement absurde",
a déclaré Sullivan.

Israël avait annoncé, quelques heures auparavant, son intention de mener ce qu'il a appelé une
"action majeure"
à Rafah, suite à l'évacuation des Palestiniens vers la zone ouest de la ville. Netanyahu a approuvé les plans de l'opération militaire le 15 mars.

Selon Sullivan, l'opposition de Biden à l'opération israélienne à Rafah s'explique en partie par le fait que plus d'un million de personnes déplacées y ont trouvé refuge et
"qu'elles n'ont nulle part où aller"
. Les autres grandes villes de Gaza ayant été en grande partie détruites.

Israël ne nous a pas présenté, pas plus qu'au reste du monde, un plan indiquant comment et où il pourrait déplacer ces civils en toute sécurité.

"Et encore moins comment les nourrir, les loger et leur garantir l'accès à des services de base tels que l'assainissement"
, a-t-il ajouté.

Sullivan a également souligné le rôle de Rafah en tant que principal point d'entrée pour les livraisons internationales d'aide humanitaire, ajoutant que
"l'invasion mettrait un terme à ces livraisons ou du moins les compromettrait gravement au moment même où elles sont le plus cruellement nécessaires".

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis une incursion transfrontalière lancée le 7 octobre 2023 par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait près de 1 200 morts côté israélien, selon Tel-Aviv.


Depuis lors, plus de 31 700 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués dans l'enclave assiégée et près de 73 800 autres blessés.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.


Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.


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