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Le projet de la junte d'organiser cette année des élections en Birmanie, en proie au chaos, va "provoquer plus de violences", a prévenu mardi l'envoyée spéciale des Nations unies.
La tenue d'un scrutin national
"provoquera plus de violences, prolongera le conflit, et rendra le retour de la démocratie et de la stabilité encore plus difficile
", a déclaré Noeleen Heyzer dans un communiqué.
La diplomate d'origine singapourienne, en poste depuis 2021, a appelé la communauté internationale à "
établir une unité plus forte
" sur la question.
La junte a justifié son putsch par des fraudes massives lors des législatives de novembre 2020, remportées haut la main par le parti d'Aung San Suu Kyi - des accusations infondées, selon des observateurs internationaux.
Les généraux, contestés par une rébellion armée dans tout le pays, ont promis un scrutin "
" cette année, sans donner de date précise.
Les Etats-Unis ont dénoncé une "
, alors que Moscou, allié de Naypyidaw, a apporté son soutien.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit
" par ce vote qui doit se tenir
"dans un contexte d'intensification des bombardements aériens et d'incendies de maisons civiles, ainsi que d'arrestations, d'intimidations et de harcèlement continus de dirigeants politiques, d'acteurs de la société civile et de journalistes"
, a indiqué lundi son porte-parole.
"Sans conditions permettant à la population de la Birmanie d'exercer librement ses droits politiques, les élections proposées risquent d'exacerber l'instabilité
",
a-t-il insisté.
La junte, à l'origine de nouvelles lois électorales jugées strictes, a donné deux mois, jusqu'à fin mars, aux partis politiques intéressés, pour s'inscrire auprès de la commission qu'elle contrôle.
Le vote ne peut être libre et équitable dans les circonstances actuelles, ont remarqué des experts.
Les efforts diplomatiques pour résoudre la crise en Birmanie sont dans une impasse, les envoyés spéciaux de l'ONU et de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) n'ayant réalisé que peu de progrès avec l'armée au pouvoir, qui refuse d'engager des discussions avec ses opposants politiques.
Noeleen Heyzer a rencontré pour la première fois, en août, les dirigeants birmans.
Sa visite a provoqué des critiques, à la fois de la junte et de ses opposants.
Elle n'a pas eu accès à Aung San Suu Kyi, emprisonnée depuis le coup, et, plus tard, la junte n'a pas apprécié son compte rendu jugé "
" de la réunion.
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