Photo d'illustration montrant, de gauche à droite, Félix A. Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, Joe Biden, président des États-Unis, et enfin Paul Kagame, président du Rwanda.
Les autorités rwandaises ont rejeté lundi l'appel des États-Unis demandant le retrait des troupes rwandaises et des systèmes de missiles sol-air de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) où Kinshasa, les Nations unies et plusieurs chancelleries occidentales affirment que l'armée rwandaise est présente aux côtés des rebelles du M23 depuis deux ans.
"La déclaration publiée par le Département d'État américain le 17 février 2024 offre une image profondément tronquée de la réalité, en contradiction flagrante avec l'esprit du processus de renforcement de la confiance initié par la Directrice du Renseignement National américain en novembre 2023, qui avait créé un cadre constructif pour une désescalade de la situation",
a déclaré le ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Kigali affirme dans ce document défendre son territoire alors que la RDC procède à un
"renforcement militaire spectaculaire"
près de sa frontière.
"Le Rwanda soutient fermement une résolution politique de la question du M23 par les Congolais eux-mêmes. Le Rwanda est catégoriquement opposé à toute nouvelle tentative d'externalisation forcée de ce problème sur son territoire"
, ajoute Kigali qui accuse la RDC de soutien aux rebelles des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) repliés depuis 30 ans dans l'Est congolais.
Le soutien de Kinshasa
"relève de la politique de l'État et non du choix d'acteurs individuels",
affirme encore le Rwanda.
Le département d'État américain a par son porte-parole appelé le M23 à
"cesser immédiatement les hostilités et à se retirer de ses positions actuelles autour de Sake et de Goma et ce conformément aux processus de Luanda et de Nairobi"
. Les États-Unis ont condamné
"le soutien du Rwanda au groupe armé M23".
Le Rwanda a été appelé
"à retirer immédiatement tout le personnel de la Force de défense rwandaise de la RDC et à retirer ses systèmes de missiles sol-air, qui menacent la vie des civils, des forces de l'ONU et d'autres soldats de la paix régionaux, des acteurs humanitaires et des vols commerciaux dans l'est de la RDC".
La porte-parole du président Tshisekedi, Tina Salama, a déclaré lundi à Anadolu que:
Le Président congolais ne dialoguera pas avec le M23 qui n'est qu'un chiffon vide, mais avec le Rwanda et pas à n'importe quel prix.
Le M23 s'est emparé de la majeure partie de deux des six territoires de la province du Nord-Kivu.
La rébellion défaite en 2013 par l'armée congolaise et qui a repris les armes en 2021 s'est rapprochée d'une trentaine de kilomètres de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
L'aéroport international de cette ville a été touché samedi vers 02 h 00 par au moins une bombe, sur fond de combats dans la région contre la rébellion du M23.
Les frappes attribuées au Rwanda et M23 ont endommagé deux avions civils, selon les autorités.
Des sources sécuritaires contactées par Anadolu ont attesté qu'une aile de l'aéronef militaire Soukhoï Su-25 de la RDC a été endommagée par l'obus.
Deux soldats sud-africains sous la bannière de la force de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont péri, mercredi, dans des tirs de mortier près de la ligne de front à l'ouest de Goma.
Ils sont les premières victimes de l'Afrique du Sud depuis le déploiement de troupes de ce pays à la SADC, à la demande de Kinshasa.
Trois autres militaires avaient été grièvement blessés.
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