Ce que l'on sait de l'arrestation de Sud-Coréens aux Etats-Unis

11:518/09/2025, Pazartesi
AFP
La plus grande descente dans une usine américaine depuis des années : l'ICE a arrêté 450 travailleurs sans papiers sur le site de l'usine de véhicules électriques Hyundai-LG, d'une valeur de 7,6 milliards de dollars, en Géorgie, le 5 septembre 2025.
Crédit Photo : X /
La plus grande descente dans une usine américaine depuis des années : l'ICE a arrêté 450 travailleurs sans papiers sur le site de l'usine de véhicules électriques Hyundai-LG, d'une valeur de 7,6 milliards de dollars, en Géorgie, le 5 septembre 2025.

La Corée du Sud a annoncé l'envoi prochain d'un vol charter pour évacuer des centaines de ses ressortissants qui travaillaient à la construction d'une usine américaine et arrêtés jeudi par la police de l'immigration, un raid qui a provoqué un choc dans ce pays asiatique allié des Etats-Unis.

Voici ce que l'on sait:


Que s'est-il passé?


La police de l'immigration américaine a arrêté 475 personnes, dont plus de 300 Sud-Coréens, sur le chantier d'une usine dans l'Etat de Géorgie (sud), soupçonnés de travailler illégalement aux Etats-Unis.


C'est l'opération la plus importante jamais menée sur un seul site dans le cadre de la campagne d'expulsion d'immigrés initiée par le président Donald Trump, d'après des responsables américains.

Le raid a fait la Une des médias en Corée du Sud, pays qui a promis d'investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane.


"Est-ce ainsi que l'on traite un allié?"
, s'est emporté le quotidien Hankyoreh, évoquant un
"sentiment de trahison chez le peuple coréen".

De quelle usine s'agit-il?


Le raid a visé un site en construction de batteries des entreprises sud-coréennes Hyundai et LG Energy Solution, un projet évalué à 4,3 milliards de dollars et prévu pour ouvrir en 2026.


D'après LG et Hyundai, l'installation va créer des milliers d'emplois locaux et produire assez pour équiper chaque année 300.000 véhicules électriques de la marque Hyundai, ou encore Kia.

Ces Sud-Coréens travaillaient-ils illégalement?


LG Energy Solution a refusé de communiquer à la presse des informations sur les visas de ses travailleurs arrêtés par dizaines, au motif de l'enquête en cours.


Des experts interrogés par l'AFP affirment qu'ils ne disposaient probablement pas d'un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction - de catégorie H-1B, explique l'avocat Yum Seung-yul.

Plus difficile à obtenir sous Donald Trump, ce visa a pu être délaissé au profit du B-1 ou du programme d'exemption de visa pour le tourisme ou les affaires (Esta), permettant à des travailleurs d'entrer en territoire américain sans pour autant être autorisé à exercer dans le BTP, explique Me Yum.


Quelles conséquences?


LG Energy Solution affirme n'envisager
"aucun changement dans (son) calendrier initial de production".

Mais des experts affirment que ce raid pourrait freiner les investissements des entreprises sud-coréennes aux Etats-Unis ou retarder leur concrétisation. Il pourrait même faire capoter plusieurs projets.

Les entreprises vont probablement
"n'envoyer que des travailleurs essentiels aux Etats-Unis et suspendre tous les autres déplacements"
, estime auprès de l'AFP Kim Dae-jong, professeur spécialiste du monde des affaires à l'université Sejong de Séoul.

"Il va falloir davantage de temps pour résoudre la situation en matière de visa. Cela va peser lourdement sur leurs décisions d'investissements"
, analyse-t-il.

Kim Yang-hee, professeure d'économie à l'université Daegu, table sur d'"
importants retards"
et des
"coûts accrus"
pour les programmes d'investissements sud-coréens aux Etats-Unis :
Toute cette affaire révèle le fossé considérable entre les principes et la réalité"
de leur mise en oeuvre.

Quel sort pour les travailleurs?


Séoul a annoncé dimanche avoir
"conclu"
un accord pour libérer et rapatrier les ressortissants arrêtés sur un vol charter, une fois résolues des questions administratives.

Un responsable de la diplomatie sud-coréenne a indiqué lundi à la presse que le gouvernement souhaitait les faire tous revenir. Ceux qui souhaitent lancer un recours auprès de la justice américaine contre leur arrestation sont libres de le faire, mais ils resteront alors en détention, d'après ce responsable.


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