Centres de cyberfraude en Birmanie: 283 travailleurs indiens rapatriés via la Thaïlande

17:0810/03/2025, Pazartesi
MAJ: 10/03/2025, Pazartesi
AFP
Des travailleurs et des victimes présumés de centres d'escroquerie se reposent lors d'une opération de répression des activités illicites menée par la Karen Border Guard Force (BGF) à Shwe Kokko, dans la commune orientale de Myawaddy (Myanmar), le 18 février 2025.
Crédit Photo : STR / AFP
Des travailleurs et des victimes présumés de centres d'escroquerie se reposent lors d'une opération de répression des activités illicites menée par la Karen Border Guard Force (BGF) à Shwe Kokko, dans la commune orientale de Myawaddy (Myanmar), le 18 février 2025.

L'Inde a rapatrié lundi un premier groupe de 283 ressortissants exploités dans des centres de cyberfraude situés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, où une vaste opération de démantèlement est en cours, ont annoncé les autorités thaïlandaises.

Démantèlement des "usines à arnaques" sous pression de Pékin


Face aux pressions de Pékin, la junte birmane a intensifié ces dernières semaines sa répression contre les réseaux de cybercriminalité, qui ont prospéré depuis le coup d'État de 2021.

En février, plus de 7.000 travailleurs étrangers ont été libérés de ces usines à arnaques, où ils étaient exploités dans des conditions comparées à de l'esclavage. Parmi eux, on compte 4.800 Chinois et plusieurs centaines d'autres nationalités.


Si la Chine a commencé dès le 20 février à rapatrier ses citoyens, des milliers de travailleurs restent entassés dans des camps temporaires en attente d’un retour dans leur pays d'origine.

Rapatriement progressif des travailleurs indiens


L'Inde a évacué un premier groupe de 266 hommes et 17 femmes, qui ont franchi la frontière birmane à bord d’un convoi d’une dizaine de bus en direction de Mae Sot, en Thaïlande, avant d’être évacués par avion militaire.


Un deuxième vol est prévu mardi pour 257 autres travailleurs indiens, selon les autorités thaïlandaises. De son côté, la Chine a déjà rapatrié plus de 2.000 ressortissants, traités à leur retour comme des criminels présumés.

Un fléau qui prospère sur fond de guerre civile


Les centres de cyberfraude ont proliféré en Birmanie, en particulier dans les zones frontalières, à la faveur de l’instabilité politique et du conflit civil déclenchés par le coup d’État de février 2021.


Générant des milliards de dollars par an, ces centres exploitent une main-d'œuvre captive contrainte de mener diverses arnaques en ligne, telles que:


  • Faux profils amoureux,
  • Escroqueries aux cryptomonnaies,
  • Paris et jeux de casino illégaux.

Des conditions de détention dénoncées par l’ONU


La majorité des travailleurs ont été leurrés par des offres d'emploi fictives avant d’être séquestrés et forcés à travailler.


Selon les Nations unies, de nombreux détenus ont subi:


  • Torture,
  • Détention arbitraire,
  • Violences sexuelles,
  • Travail forcé.

L'opération de démantèlement se poursuit, alors que des milliers de victimes attendent encore d’être secourues et rapatriées.


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