
L'Inde a rapatrié lundi un premier groupe de 283 ressortissants exploités dans des centres de cyberfraude situés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, où une vaste opération de démantèlement est en cours, ont annoncé les autorités thaïlandaises.
Démantèlement des "usines à arnaques" sous pression de Pékin
En février, plus de 7.000 travailleurs étrangers ont été libérés de ces usines à arnaques, où ils étaient exploités dans des conditions comparées à de l'esclavage. Parmi eux, on compte 4.800 Chinois et plusieurs centaines d'autres nationalités.
Rapatriement progressif des travailleurs indiens
L'Inde a évacué un premier groupe de 266 hommes et 17 femmes, qui ont franchi la frontière birmane à bord d’un convoi d’une dizaine de bus en direction de Mae Sot, en Thaïlande, avant d’être évacués par avion militaire.
Un fléau qui prospère sur fond de guerre civile
Les centres de cyberfraude ont proliféré en Birmanie, en particulier dans les zones frontalières, à la faveur de l’instabilité politique et du conflit civil déclenchés par le coup d’État de février 2021.
Générant des milliards de dollars par an, ces centres exploitent une main-d'œuvre captive contrainte de mener diverses arnaques en ligne, telles que:
- Faux profils amoureux,
- Escroqueries aux cryptomonnaies,
- Paris et jeux de casino illégaux.
Des conditions de détention dénoncées par l’ONU
La majorité des travailleurs ont été leurrés par des offres d'emploi fictives avant d’être séquestrés et forcés à travailler.
Selon les Nations unies, de nombreux détenus ont subi:
- Torture,
- Détention arbitraire,
- Violences sexuelles,
- Travail forcé.
L'opération de démantèlement se poursuit, alors que des milliers de victimes attendent encore d’être secourues et rapatriées.