La Chine ouvre à Pékin ses sessions parlementaires, le grand rendez-vous politique de l'année. Elle dévoilera mardi son objectif de croissance du PIB.
La sécurité et la surveillance ont été renforcées dans les rues de la capitale pour l'arrivée de milliers de parlementaires qui participent aux
celle du Parlement proprement dit et celle de l'assemblée consultative.
L'économie devrait figurer en bonne place des discussions, au moment où la reprise bute sur une crise de l'immobilier, un chômage record chez les jeunes et le manque de confiance des ménages qui grippe la consommation.
Les dirigeants chinois sont
dans les perspectives de croissance sur le long terme de la deuxième économie mondiale, a assuré lundi un porte-parole de la session parlementaire, Lou Qinjian.
Un autre porte-parole, Liu Jieyi, a lui indiqué dimanche que
"les sujets économiques sont une grande préoccupation"
, en particulier
Le taux de chômage des jeunes s'élevait officiellement à environ 15% fin 2023, après ajustement par le Bureau national des statistiques de ses méthodes de calcul.
La session annuelle du Parlement chinois, rendez-vous clé du calendrier politique national, se tient jusqu'au 11 mars. Cette session est censée afficher l'unité du pays, à grand renfort de votes à la quasi-unanimité des près de 3.000 représentants.
Le coup d'envoi a été donné lundi à 15H00 locales (07H00 GMT) avec la cérémonie d'ouverture de cette assemblée consultative, la
"Conférence consultative politique du peuple chinois"
(CCPPC), en présence du président Xi Jinping.
Les membres de cette institution, qui représentent différents secteurs d'activité, organisations politiques affiliées au Parti communiste chinois (PCC), religions ou encore minorités ethniques, sont réunis jusqu'à dimanche.
La session annuelle de la CCPPC, organe consultatif, est moins importante que la réunion quasi-simultanée du Parlement, l'Assemblée nationale populaire (ANP).
Contrairement à la pratique en vigueur, le Premier ministre ne tiendra pas sa traditionnelle conférence de presse en clôture. Ce rendez-vous, qui était depuis 1993 incontournable,
"n'aura plus lieu ces prochaines années"
, a indiqué le porte-parole de la session parlementaire, Lou Qinjian, sans en expliquer la raison.
Les deux réunions parlementaires ne devraient pas, a priori, déboucher sur l'annonce de mesures de relance économique de grande envergure.
Des initiatives pourtant nécessaires, selon de nombreux experts, afin de relancer l'économie chinoise, qui a enregistré l'an dernier l'une des croissances les plus faibles de ces dernières décennies (5,2%).
"Je ne m'attends pas à des changements majeurs de politique, comme des réformes structurelles importantes qui modifieraient la trajectoire économique"
, a déclaré à l'AFP Lynette Ong, professeure à l'université de Toronto.
"L'accent sera (...) mis sur la sécurité"
lors de cette session parlementaire, souligne-t-elle.
La Chine devrait ainsi annoncer mardi une nouvelle augmentation de son budget militaire, qui suit depuis plusieurs décennies une tendance à la hausse, au diapason de la croissance économique.
Pékin a largement étendu l'an dernier sa définition de tout ce qui constitue de l'espionnage et a fait perquisitionner plusieurs sociétés étrangères de conseil, d'audit et de recherche.
Peu avant cette session parlementaire, la notion de secret d'Etat a elle aussi été élargie.
La politique étrangère de la Chine sera également discutée lors de cette session parlementaire, avec un œil sur les élections américaines en novembre. Les relations sino-américaines se sont détériorées ces dernières années.
"Quelle que soit la personne élue, nous espérons qu'elle puisse travailler avec la Chine à trouver des terrains d'entente et à promouvoir des relations sino-américaines stables, saines et durables",
a souligné Lou Qinjian.
Dans la pratique, les près de 3.000 députés de l'Assemblée nationale populaire (ANP) ont un pouvoir limité. Toutes les décisions importantes sont prises à l'avance lors de réunions à huis clos du PCC.
Mais les thèmes abordés et le ton des discours permettent de connaître les principales priorités des dirigeants, estiment des analystes.
"L'équilibre entre les questions de sécurité et la nécessité de faire tourner l'économie, tout en résolvant d'autres sujets, est au centre des préoccupations des décideurs politiques"
, a indiqué Diana Choyleva, cheffe économiste au cabinet Enodo Economics.