
L'ancien ministre et Premier ministre français Dominique de Villepin.
L'ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, a dénoncé les propos de l'actuel ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau sur l'Algérie après l'attaque de Mulhouse, estimant que les propos du locataire de Beauvau dénotaient "une forme d'amateurisme".
Retailleau avait exprimé, samedi soir, sa volonté d'utiliser
"un rapport de force"
contre l'Algérie, en réaction à une attaque au couteau faisant un mort et plusieurs blessés en milieu d'après-midi, sur le marché de Mulhouse (Haut-Rhin, est de la France).
"Ce n'est pas ce que dit M. Retailleau qui peut infléchir la position des Algériens"
, a déclaré De Villepin dimanche soir sur BFMTV, estimant que
"la surenchère du durcissement ne règlera rien"
.
"Dire 'c'est la faute de l'Algérie', ça nous fait avancer ?"
, s'est-il interrogé, notant que
"quand on fait de la politique intérieure avec de la politique étrangère, on ne va que dans une impasse en pratiquant la politique de la terre brûlée".
Le diplomate renchérit:
Ce n'est pas en jouant le bras de fer qu'on y arrivera. Ce n'est pas sur la scène publique et au '20 heures' de TF1 qu'il faut le faire.
Et d'insister :
"Là, il y a une forme d'amateurisme".
"La responsabilité politique, ce n'est pas aller dans le sens du vent, ce n'est pas d'aller de micro en micro alors qu'il faut tenir le manche de la République",
a-t-il encore cinglé.
Samedi dans l'après-midi, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées dans une attaque au couteau, sur le marché de Mulhouse, avait annoncé le Parquet. L'assaillant aurait crié ‘'Allah Akbar'' lors du passage à l'acte, selon la presse française.
Le suspect né en 1987 en Algérie serait sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) et en attente de plusieurs jugements. Selon le ministre de l'Intérieur, il faisait également l'objet de pas moins de dix demandes de laissez-passer consulaires en vue de son expulsion.
Bruno Retailleau avait accusé Alger d'avoir refusé à dix reprises de reprendre son ressortissant.
"Il faut changer de braquet avec l'Algérie, et accepter un rapport de force. (...) On a été assez gentils, on a tendu la main à l'Algérie, qu'avons-nous eu en retour ?"
, avait lancé Retailleau sur TF1, considérant que
"les désordres migratoires sont aussi à l'origine de cet acte terroriste"
.
Les autorités algériennes n'ont, pour l'instant, pas réagi à ces propos.
Pour rappel, les relations entre l'Algérie et la France se sont gravement dégradées depuis l'été dernier, sur fond de la position française sur le Sahara Occidental, voire plus récemment avec l'affaire de l'emprisonnement de l'écrivain algéro-français, Boualem Sansal ou encore le refoulement de l'influenceur algérien Doualemn, expulsé par la France suite à des publications considérées comme représentant un
"danger à l'ordre public"
.
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