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Pierre Moscovici estime qu'il y a "urgence à agir" face à la situation budgétaire qui fait de la France un pays "trop endetté" qui ne dispose d'aucune "marge de manœuvre".
Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a fait savoir mercredi matin devant la commission des finances de l'Assemblée nationale en France, que l'objectif fixé par le gouvernement, de ramener le déficit public à 5,1% du PIB en 2024 "ne sera pas atteint".
La France se trouve dans
"une situation de finances publiques que je considère comme vraiment inquiétante"
et
"je pense aussi que le budget pour 2025 sera sans doute le plus délicat ou un des plus délicats de la Ve République"
, a-t-il expliqué face à la commission.
Il considère que le pays
"doit impérativement maintenant réduire son déficit public et replacer la dette sur une trajectoire descendante"
en empruntant
"une nouvelle trajectoire".
Selon Pierre Moscovici, l'objectif affiché par le ministre de l'Economie démissionnaire, Bruno Le Maire, de ramener le déficit sous la barre des 3% en 2027 n'est
"ni possible ni souhaitable",
car il supposerait des économies bien trop importantes qui se feraient ressentir sur la croissance.
"Ce
que nous devons rechercher collectivement, c'est la réalisation d'économies en dépenses, pour que chaque euro d'argent public dépensé soit une dépense de qualité"
a-t-il plaidé.
Pierre Moscovici estime à cet effet qu'il y a
face à la situation budgétaire qui fait de la France un pays
qui ne dispose d'aucune
Le président de la Cour des comptes souhaite ainsi la mise en œuvre d'un
"projet de loi de finances sérieux, crédible, qui dise la vérité aux Français".
Le constat est, par ailleurs, partagé par le rapporteur du budget, le député Charles de Courson pour qui
"la situation des finances publiques n'est pas préoccupante"
mais
Il faut arrêter les réductions d'impôts. Il y en a eu pour 60 milliards d'euros depuis 7 ans, c'est-à-dire grosso modo 2 ou 2,5 points de PIB.
La presse nationale révélait dès mardi soir que Matignon envisageait une augmentation d'impôts pour les plus aisés et les entreprises les plus rentables pour tenter de résorber le déficit public.
Michel Barnier s'inquiétait mercredi matin de la situation
de la situation budgétaire et indiquait pour sa part qu'il attendait
"les éléments pour en apprécier l'exacte réalité".
Pour rappel, l'Union européenne (UE) avait ouvert, fin juillet, une procédure pour déficit excessif contre la France et six autres pays membres.
Dans le détail, la France, l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie et Malte sont concernés pour avoir dépassé la limite de déficit public fixée à 3% du PIB, et/ou la limite de la dette à 60%.
Les dettes respectives des États dans le viseur de Bruxelles s'établissent bien au-dessus des seuils fixés avec l'Italie à 7,4%, la Hongrie à 6,7%, la Roumanie à 6,6%, la France à 5,5%, la Pologne à 5,1%, la Slovaquie à 4,9%, Malte à 4,9% et la Belgique à 4,4%.
Bercy avait, de son côté, annoncé dès le mois de mars, une baisse de la prévision de croissance de 1,4 à 1%, et un plan d'économies d'au moins
auquel
"tous les ministères contribueront"
mais doit s'astreindre à de nouvelles réductions de dépenses alors que la Cour des comptes estime qu'il faut prévoir
"de l'ordre de 50 milliards d'économies entre 2025 et 2027"
pour espérer atteindre l'objectif de réduction du déficit public à 3% fixé pour la fin du mandat d'Emmanuel Macron à l'Elysée.
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