
En Israël, la détention provisoire de l’ancienne procureure militaire en chef, Yifat Tomer-Yerushalmi, accusée d’avoir transmis à la presse une vidéo montrant le viol d’une prisonnière palestinienne à la prison de Sde Teiman, a été prolongée de deux jours.
Le tribunal correctionnel de Tel-Aviv a pris cette décision, tout comme pour le procureur militaire Matan Solomos, également arrêté, invoquant un risque d’entrave à l’enquête.
Ciblée par plusieurs ministres de l’extrême droite israélienne, Yerushalmi avait démissionné la semaine précédente sous la pression. Dans une lettre adressée au chef d’état-major Eyal Zamir, elle aurait reconnu avoir transmis la vidéo aux médias avant de contester, sans succès, la prolongation de sa détention.
Le téléphone disparu relance la controverse
L’affaire a pris une tournure supplémentaire avec la disparition du téléphone portable de l’ex-procureure, considéré par l’extrême droite comme un élément clé.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir a affirmé sur la plateforme X que l’appareil pourrait contenir des preuves compromettantes contre la procureure générale Gali Baharav-Miara, en conflit ouvert avec le gouvernement.
De son côté, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a accusé Yerushalmi d’avoir simulé un suicide pour détruire son téléphone et effacer des preuves. La police a confirmé avoir retrouvé l’ancienne procureure quelques heures après sa disparition, laissant derrière elle une prétendue lettre d’adieu.
Une enquête sur la diffusion des images
Les autorités israéliennes ont ouvert une enquête sur la diffusion d’images de violences sexuelles commises contre un détenu palestinien à Sde Teiman, centre de détention où sont incarcérés de nombreux Palestiniens arrêtés à Gaza.
La chaîne 12 israélienne avait diffusé des extraits issus du parquet militaire, montrant des soldats maltraitant un prisonnier palestinien et tentant de dissimuler les faits aux caméras.
L’année précédente, plusieurs militaires avaient déjà été poursuivis pour torture et agressions sexuelles dans le même centre. Ces révélations avaient déclenché en juillet 2024 une manifestation d’extrémistes devant la base, suivie d’une attaque menée par des députés d’extrême droite.
À ce jour, aucune condamnation n’a été prononcée contre les soldats impliqués.









