Le Président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina. Crédit photo: RIJASOLO / AFP
Le président sortant malgache, Andry Rajoelina, a promis mardi "une vague orange" à la présidentielle début novembre, la couleur de son parti, lors du lancement officiel de sa campagne devant plusieurs milliers de partisans dans la capitale Antananarivo, dans un contexte tendu.
Le premier tour du scrutin le 9 novembre sur la grande île de l'océan Indien se prépare dans un climat qui n'a cessé de se dégrader ces dernières semaines, l'opposition dénonçant une machination du pouvoir pour favoriser Rajoelina.
Des rassemblements de l'opposition sont empêchés depuis plus d'une semaine, les forces de l'ordre faisant usage de gaz lacrymogènes sur les partisans du "collectif des onze", une alliance de candidats qui s'opposeront individuellement au président sortant dans les urnes.
"Allez dans tout Madagascar pour créer une vague orange"
, a exhorté Rajoelina depuis une scène dressée au milieu d'une pinède d'Akamasoa, dans la banlieue d'Antananarivo.
"Personne ne pourra nous ôter la victoire"
, a-t-il poursuivi devant une foule mêlant partisans venus en tenue élégante à bord de luxueuses voitures et riverains du quartier déshérité vivant de ce qu'ils trouvent dans la décharge du coin.
Andry Rajoelina, 49 ans, est arrivé au pouvoir en 2009 lors d'une mutinerie qui a chassé Marc Ravalomanana. Interdit de se présenter par la communauté internationale en 2013, Rajoelina a été élu en 2018.
Le mois dernier, dix candidats de l'opposition ont dénoncé
"un coup d'État institutionnel"
orchestré par le pouvoir. La Haute cour constitutionnelle a rejeté trois recours réclamant l'invalidation de la candidature de Rajoelina
"pour défaut de nationalité malgache".
Fin juin, des informations de presse avaient révélé qu'il avait été naturalisé français en catimini en 2014.
La plus haute juridiction du pays a désigné un gouvernement d'intérim dirigé par le Premier ministre Christian Ntsay, proche de Rajoelina, conformément à la Constitution en période électorale, car le président Rajoelina a cessé d'exercer le pouvoir un mois avant le scrutin.
L'intérim devait normalement être assuré par le président du Sénat, qui a cependant décliné pour
"raisons personnelles".
Herimanana Razafimahefa est toutefois revenu sur sa décision dans une lettre adressée à la Haute cour constitutionnelle datée de mardi et dont l'AFP a obtenu une copie. Dénonçant dans les médias des
"pressions"
, il a expliqué être désormais
"déterminé à assumer mes responsabilités"
car
"le spectre d'une crise politique menace à nouveau Madagascar".
Le candidat Andry Raobelina, blessé au visage par un éclat de grenade lacrymogène lors d'un rassemblement de l'opposition la semaine dernière, a également déposé une demande de report du scrutin pour
"cas de force majeure"
, a déclaré à l'AFP le président de son parti, Hajo Andrianainarivelo.
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