France : 10 personnes condamnées pour avoir déployé une banderole raciste contre Aya Nakamura

12:0118/09/2025, jeudi
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La chanteuse française Aya Nakamura pose pour une séance photo avant la cérémonie de dévoilement du prix GQ Men of the Year 2023, organisée par le magazine GQ, à Paris, le 30 novembre 2023.
Crédit Photo : Alain JOCARD / AFP
La chanteuse française Aya Nakamura pose pour une séance photo avant la cérémonie de dévoilement du prix GQ Men of the Year 2023, organisée par le magazine GQ, à Paris, le 30 novembre 2023.

Les 13 prévenus (3 ont été relaxés), liés au groupuscule identitaire "Les Natifs", étaient poursuivis pour des faits qualifiés de provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la race ou de la religion, ou pour complicité de provocation à la haine.

Les faits remontent au 9 mars 2024, peu après l’évocation de la participation de la chanteuse à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Le groupuscule, proche de l’organisation "Génération identitaire", dissoute en 2021 et connue pour défendre la théorie complotiste du "grand remplacement", avait alors publié une image d’une banderole déployée sur l’île Saint-Louis à Paris et contestant la participation de l'artiste.

On pouvait y lire
: "Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako"
, une inscription visant directement la ville natale de l’artiste d’origine malienne et faisant référence à son tube Djadja.

Au cours de ce procès, la procureure avait dénoncé
"la rhétorique haineuse"
et
"le caractère raciste et discriminatoire"
de l’action, réclamant des peines allant de quatre mois avec sursis à quatre mois d’emprisonnement ferme.

Les juges ont toutefois estimé que les propos n’allaient pas
"jusqu’à exprimer une exhortation à la discrimination, à la haine ou à la violence".
Ils ont néanmoins reconnu
"toutes les caractéristiques de l’injure publique aggravée"
, requalifiant ainsi les faits.

Parmi les condamnés, deux ont été condamnés à 3 000 euros d’amende ferme, l’un à 3 000 euros dont 1 000 avec sursis, quatre à 3 000 euros dont 2 000 avec sursis, et trois à 2 000 euros avec sursis. Les dix condamnés devront également verser solidairement 300 euros de dommages et intérêts à SOS Racisme et à la Licra, parties civiles.

De son vrai nom Aya Danioko, Aya Nakamura, 30 ans, d’origine malienne, est l’une des artistes francophones les plus écoutées au monde. Elle avait exprimé son indignation sur le réseau social X en déclarant :
"Vous pouvez être raciste mais pas sourd"
avant d’ajouter :
"Je deviens un sujet d’État numéro 1 en débats etc., mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal".

Sa performance avec la Garde républicaine lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet 2024 sur le pont des Arts à Paris, avait marqué l’un des temps forts de l’événement.


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