France : Le gouvernement gèle les avoirs de l'Institut de formation des imams de Château-Chinon

18:0818/06/2025, mercredi
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Larabi Becheri, doyen de l'Institut européen des sciences humaines (IESH), pose pour des photos à Saint-Leger-de-Fougeret, dans le centre de la France, le 28 octobre 2020.
Crédit Photo : Philippe DESMAZES / AFP Archive
Larabi Becheri, doyen de l'Institut européen des sciences humaines (IESH), pose pour des photos à Saint-Leger-de-Fougeret, dans le centre de la France, le 28 octobre 2020.

Les avoirs de l'Institut européen des sciences humaines (IESH), institut de formation des imams, ont été gelés sur décision du gouvernement français, a appris mercredi Anadolu.

Dans un arrêté pris le 16 juin par le ministre de l'Intérieur et le ministre de l'Economie et des finances, la mesure est actée pour une durée de 6 mois et concerne également deux dirigeants de cet institut pourtant très bien réputés au sein de la communauté musulmane du pays.


Ce gel des avoir intervient alors que l'IESH était nommément cité dans le rapport dévoilé fin mai sur un prétendu
"entrisme"
des Frères musulmans en France.

Ce rapport polémique affirmait qu'il y aurait 139 lieux de culte musulmans seraient affiliés aux Frères musulmans, sur les 2 800 recensés dans le pays.


Pas moins de 55 départements seraient concernés et 68 autres lieux de culte auraient une proximité avec les Frères musulmans sans y être directement rattachés.

Parmi les critères pris en compte pour définir si ces lieux sont liés à la confrérie, figure principalement l'affiliation à la fédération MF (Musulmans de France, ex-UOIF) qui dément pourtant formellement dépendre des Frères Musulmans.


L'IESH, fondé en 1990 avec pour mission de former des imams et des cadres religieux, avait rapidement réagi après la publication de ce rapport et indiquait réfléchir à intenter une action en justice.

Dans un communiqué de presse destiné à répondre
"aux accusations infondées d'"islamisme", de "frérisme" et d'"entrisme""
, l'Institut assurait ne porter aucune ambition politique et se concentrer sur sa mission.

"Nous ne faisons pas de politique. Notre mission est cultuelle et pédagogique, jamais militante ni idéologique. Nous ne servons aucune orientation politique, aucun courant militant, et encore moins des logiques d'"entrisme" ou de subversion. Ces accusations relèvent d'un fantasme éloigné de notre réalité quotidienne"
était-il martelé.

Pointant
"des calomnies"
, l'IESH expliquait que
"dans une époque marquée par la prolifération de discours extrêmes sur les réseaux sociaux"
sa mission consiste à
"œuvrer à renforcer la présence de figures religieuses compétentes et formées, capables d'apporter un encadrement spirituel éclairé, et de contrer l'influence d'acteurs illégitimes ou dangereux"
.

Et de poursuivre :
"Malgré les entraves administratives et financières auxquelles nous faisons face, nous poursuivons notre mission avec constance, transparence et fidélité aux valeurs de la République"
.

Pour mettre un terme à ces accusations jugées
"infondées"
, l'Institut proposait de participer à un audit indépendant
"mené de manière neutre et transparente, sans influence politique ni a priori idéologique"
.

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