France: Marine Le Pen condamnée à 5 ans d'inéligibilité

La rédaction avec
14:4231/03/2025, lundi
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La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, au tribunal de Paris, le 31 mars 2025.
Crédit Photo : ALAIN JOCARD / AFP
La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, au tribunal de Paris, le 31 mars 2025.

L'actuelle présidente du groupe RN (Rassemblement National) à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a été reconnue coupable de "détournement de fonds publics" dans l'affaire des emplois fictifs d'une douzaine d'assistants parlementaires de son parti au Parlement européen, ont rapporté lundi les médias français.

Le tribunal judiciaire de Paris l'a condamnée à une peine de 4 ans de prison, dont 2 avec sursis à effectuer sous bracelet électronique, 100 000 euros d'amende ainsi qu'à une peine d'inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire.


Présente à l'audience ce lundi matin, Marine Le Pen a quitté précipitamment le tribunal en signe de protestation, avant même que le quantum de sa peine ne lui soit communiqué. La présidente du tribunal avait en effet annoncé qu'elle prononcerait une exécution provisoire de la condamnation en raison d'un
"risque de récidive caractérisé".

Les huit autres eurodéputés jugés dans cette affaire, dont l'ancien compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, ainsi que Bruno Gollnisch, Jean-Marie Le Pen (décédé le 7 janvier 2025), Nicolas Bay, Dominique Bilde, Mylène Troszczynski et Sylvie Goddyn, ont également été déclarés coupables des mêmes faits.

La justice, qui
"est entrée en voie de condamnation pour l'ensemble des contrats"
visés dans ce procès, a également reconnu coupables de
"recel"
les 12 assistants parlementaires impliqués dans cette affaire, parmi lesquels figurent l'actuel député Julien Odoul et Catherine Griset, amie proche de Marine Le Pen.

Au total, le tribunal judiciaire estime à 4,1 millions d'euros le préjudice retenu dans cette affaire et considère que Marine Le Pen a été
"au cœur de ce système depuis 2009, avec autorité",
malgré l'absence
"d'enrichissement personnel".

Selon la présidente du tribunal, il existait néanmoins un
"système global et opérationnel"
ayant permis au RN de réaliser
"des économies"
au détriment du Parlement européen. C'est pour cette raison que le parti a également été déclaré coupable en tant que personne morale et devra s'acquitter de 2 millions d'euros d'amende, dont un avec sursis.

Dans sa décision, le tribunal juge que Marine Le Pen, bien qu'elle ne soit pas
"l'initiatrice du système"
, s'est inscrite
"avec autorité et détermination dans les pas de son père".

Le procès, qui avait démarré fin septembre 2024, portait sur un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016. Des assistants parlementaires avaient été employés alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN (anciennement Front National).

Pas moins de 25 personnes étaient jugées pour ces faits signalés en 2015 par le Parlement européen, qui s'est constitué partie civile.


Le parquet avait requis, mi-novembre, une peine de 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire, 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, et 300 000 euros d'amende contre Marine Le Pen.


L'ancienne présidente du RN avait alors dénoncé des réquisitions
"outrancières"
, notamment concernant
"l'exécution provisoire"
réclamée par les procureurs.

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