Des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis ont été requises jeudi contre trois policiers jugés en région parisienne pour l’interpellation violente d'un jeune homme noir, devenue un symbole des violences policières en France.
Ce jeune homme, Théo Luhaka, aujourd'hui âgé de 29 ans, a été grièvement blessé à l’anus avec une matraque télescopique en 2017 et en garde des séquelles irréversibles.
Pour les deux autres accusés, Jérémie Dulin et Tony Hochart, poursuivis pour des violences volontaires, l'avocat général a demandé respectivement des peines de six et trois mois de prison avec sursis.
Juste avant de prononcer ses réquisitions, l'avocat général Loïc Pageot s'est adressé à Théo Luhaka en déclarant:
Vous allez peut-être penser que ces peines peuvent paraître dérisoires.
Théo Luhaka avait été interpellé par les trois fonctionnaires le 2 février 2017 dans une cité de Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de France métropolitaine.
La scène, filmée par les caméras de la ville, montre les policiers procéder à l'arrestation du jeune homme, qui s'y oppose. Au cours de l'empoignade, M. Castelain porte un coup avec la pointe de son bâton télescopique de défense à travers le caleçon de la victime.
Les images, partagées sur les réseaux sociaux, suscitent l'émoi jusqu'au sommet de l'État. Le président de l'époque, François Hollande (socialiste), ira en personne rendre visite à Théo Luhaka pendant sa convalescence à l'hôpital.
Devoir d'exemplarité
Malgré deux opérations chirurgicales, Théo Luhaka souffre depuis d'incontinence.
L'avocat de l'accusé, Me Louis Caillez a affirmé:
Il n’a pas agi comme le bras armé de violences systémiques, il a voulu 'faire de son mieux'.
Les deux autres avocats de la défense ont plaidé l’acquittement.
Le verdict est attendu vendredi.