Dans les rares hôpitaux encore debout à Gaza, de nombreux patients ayant survécu aux bombardements israéliens doivent être abandonnés ou meurent d'infections à cause du manque de simples gants, masques ou savon, racontent des soignants américains revenant du territoire palestinien.
Des décisions déchirantes doivent être prises, comme cesser de soigner les graves brûlures d'un petit garçon de sept ans, parce que les bandages manquent et qu'il va probablement mourir de toute façon.
Ces trente dernières années, Adam Hamawy s'est rendu dans des pays déchirés par la guerre et frappés par des catastrophes naturelles, du siège de Sarajevo au séisme en Haïti.
Ce chirurgien de 54 ans du New Jersey raconte:
La plupart de nos patients étaient des enfants de moins de 14 ans.
Vous pouvez faire tous les dons que vous voulez, mais si les frontières ne sont pas ouvertes pour permettre à l'aide d'entrer, cela ne sert à rien.
"Vers dans les plaies"
Lui et d'autres soignants ont confié se sentir désormais plus utiles en faisant pression pour une fin de la guerre et qu'Israël se conforme au droit international en autorisant l'entrée d'aide dans la bande de Gaza assiégée.
Israël rejette ces accusations de la communauté internationale depuis le 7 octobre.
Gaza était sa première mission.
Quand j'entends le mot 'aide', mes oreilles s'ouvrent, mon coeur se met à battre, et je sens que je dois le faire.
Une équipe de 19 personnes, coordonnée par l'Association médicale américano-palestinienne, est partie avec des valises bien remplies.
Sur le terrain, les obstacles sont considérables: manque de personnel, grave pénurie de médicaments et de produits d'hygiène de base.
"Important"
Des familles entières arrivaient souvent ensemble après des bombardements, plusieurs générations vivant souvent dans le même immeuble, rapporte Ammar Ghanem, un médecin urgentiste de 54 ans du Michigan.
À son retour, Ammar Ghanem a appris que trente membres de la famille du garçon avaient été tués dans un bombardement et qu'il avait dû aider à retrouver leurs corps dans les décombres.
Le lancement des opérations terrestres début mai à Rafah, à la frontière sud avec l'Egypte, a provoqué une onde de choc à l'hôpital chez les soignants palestiniens, hantés par le souvenir de l'incursion israélienne dévastatrice dans le nord de Gaza.