Depuis le mercredi 13 décembre 2023, des policiers sont déployés en nombre pour empêcher tout accès aux locaux de l'Assemblée nationale Bissau-guinéenne.
Les députés de la coalition Pai-Terra Ranka, majoritaire, s'y étaient donné rendez-vous pour poursuivre leurs activités, malgré le décret de dissolution qu'ils jugeaient illégal.
Le député Agnelo Regalla, président du parti Union pour le Changement, membre de Pai-Terra Ranka, juge inacceptable qu'on bloque l'accès à l'Assemblée.
Il rappelle que l'article 94 de la Constitution bissau-guinéenne ne permet pas la dissolution du parlement dans les douze premiers mois qui suivent les élections législatives.
L'élu ajoute que l'article 8 de la même Constitution précise que toute décision du Président qui n'est pas conforme à la loi fondamentale est nulle et de nul effet.
Des militaires de la Garde nationale, étaient allés libérer de force, le ministre des finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d'état au trésor, Antonio Monteiro.
Les deux hommes qui étaient en garde-à-vue dans les locaux de la police sont poursuivis pour le retrait supposé irrégulier de 10 millions de dollars des caisses de l'Etat.
Ces deux officiels de l'ancien gouvernement, étant membres du parti Africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), le chef de l'Etat a pointé un doigt accusateur vers le chef du parti Domingos Simões Pereira qui est également, président de l'Assemblée nationale.
Depuis sa prise de fonction en 2020, c'est la deuxième fois que le président Umaru Cissoco Embalo dissout le parlement. La première fois a eu lieu en mai 2022 à la suite de tensions entre lui et l'Assemblée.