
L'un des principaux opposants en Guinée équatoriale, pays au régime des plus fermés et autoritaires en Afrique, a été condamné à 29 ans de prison neuf mois après avoir été arrêté dans l'assaut du siège de son parti dissout, a annoncé la télévision d'Etat.
Gabriel Nse Obiang Obono, condamné lundi aux côtés de dizaines de partisans par un tribunal militaire de Malabo, avait été arrêté fin septembre 2022 avec 150 de ses partisans alors qu'il était venu apporter son soutien à 200 sympathisants barricadés au siège du parti Citoyens pour l'Innovation (CI) dissout en 2018.
Après plusieurs jours de siège, la police avait lancé un violent assaut contre ces personnes retranchées, dont des femmes et enfants. Plusieurs personnes avaient été blessées et quelque 150 arrêtées, dont M. Nse Obiang Obono. Un policier avait été tué par balle pendant l'opération, selon les autorités.
Pour ces procès à huis-clos dans les juridictions militaires, magistrats, greffiers et même avocats sont des militaires et n'ont pas le droit de parler à la presse.
Quelques jours avant ces arrestations, M. Nse Obiang Obono annonçait son intention d'appeler à manifester parce que le pouvoir n'autorisait pas son parti à présenter des candidats à la présidentielle et aux législatives prévues un mois plus tard.
CI, qui faisait alors partie des rarissimes partis d'opposition tolérés, avait ravi un des 100 sièges de l'Assemblée nationale aux législatives de 2017, les 99 autres revenant au Parti Démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE) de M. Obiang, parti unique jusqu'en 1991. Mais CI avait été interdit et dissout quelques mois plus tard, en février 2018.
Les ONG internationales et l'ONU dénoncent régulièrement la répression de toute dissidence en Guinée équatoriale.