Haut responsable américain: "Israël commet des crimes de guerre"

La rédaction
09:5516/11/2023, jeudi
MAJ: 16/11/2023, jeudi
AFP
L'ancien haut responsable du département d'État américain, Josh Paul. Crédit photo:  STEFANI REYNOLDS / AFP
L'ancien haut responsable du département d'État américain, Josh Paul. Crédit photo: STEFANI REYNOLDS / AFP

Un ancien haut responsable du département d'État américain considère qu'Israël commet "des crimes de guerre à Gaza" et a fustigé lors d'un entretien mercredi avec la presse le manque de "critique" de la politique des États-Unis envers son allié.

Josh Paul, qui a travaillé au sein du bureau chargé de superviser les livraisons d'armes aux alliés des États-Unis, avait fait sensation à Washington lors de sa démission le mois dernier. 


Il avait alors critiqué la politique américaine de livraisons d'armes à certains pays, accusant des responsables politiques de fermer les yeux.


Directeur pendant 11 ans des relations publiques et parlementaires au bureau des affaires politico-militaires du département d'État, Josh Paul affirme:


La critique d'Israël est souvent considérée comme un sujet tabou dans la politique américaine, et surtout au Congrès.

"Cela dissuade des responsables politiques américains de dire en public ce qu'ils pensent en privé"
, juge celui a claqué la porte du département d'Etat le mois dernier.

Ce sont les bombardements israéliens sur la bande de Gaza qui l'ont poussé à démissionner car, selon lui:


Il était clair - et nous l'avons vu - que (les armes américaines) allaient être utilisées pour tuer des civils.

Manifestations


Josh Paul considère que le transfert d'armes américaines à des pays dont le bilan en matière des droits de l'homme pose question a toujours suscité un débat au département d'État, jusqu'à l'attaque inattendue du Hamas, le 7 octobre.


"Il n'y avait aucun espace de discussion ou de débat sur le sujet, alors que ça avait été toujours le cas pour les autres enjeux auxquels j'ai été confronté."

L'ancien responsable a ajouté que les règles limitant les livraisons d'armes sont peu contraignantes ce qui permet aux décideurs politiques, de manière
"délibérée",
"de ne simplement pas trancher"
si l'armée d'occupation israélienne a violé les droits humains dans la bande de Gaza ou non.

Des manifestations et des débats à propos de la guerre en cours ont éclaté partout à travers les États-Unis, en particulier sur les campus universitaires, et les actes islamophobes et antisémites ont augmenté, d'après le ministère de la Justice.


Josh Paul estime que les niveaux de division au sein de l'administration américaine, y compris parmi les élus, sont comparables aux tensions ayant précédé l'invasion de l'Irak en 2003.


Il ajoute toutefois que, selon lui, la plupart des fonctionnaires ne pouvaient pas se permettre de démissionner, sous peine
"de voir leur carrière brisée"
pour s'être positionnés sur ce conflit.

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