Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Des personnes en deuil transportent le corps d'un Palestinien, tué lors d'une frappe israélienne nocturne, avant des funérailles collectives devant l'hôpital Al-Shifa à Gaza, le 11 août 2025.
Un collectif de 131 journalistes israéliens a signé une pétition demandant l’arrêt immédiat des attaques contre les journalistes palestiniens à Gaza et réclamant l’ouverture d’une enquête indépendante sur les assassinats de professionnels des médias durant la guerre.
Intitulée “Les journalistes appellent à mettre fin à la guerre”, la pétition dénonce une atteinte systématique à la liberté de la presse dans la bande de Gaza.
“Nous sommes horrifiés par les meurtres continus de journalistes à Gaza”
, écrivent les signataires, soulignant que ceux qui survivent
“travaillent sous les bombardements, sans logement, sans électricité ni internet, et souvent sans nourriture pour eux-mêmes ou leurs familles”.
Ils citent des données du Committee to Protect Journalists (New York), selon lesquelles 168 reporters ont été tués lors des attaques israéliennes à Gaza. Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza estime que le nombre total de journalistes tués s’élève à 247 depuis octobre 2023.
La pétition accuse le gouvernement israélien de restreindre délibérément l’accès des médias, empêchant les correspondants étrangers d’entrer à Gaza, malgré les demandes répétées de l’Association de la presse étrangère adressées à la Cour suprême. Elle exprime sa solidarité avec les journalistes palestiniens et réclame des comptes:
“Nous appelons notre gouvernement à cesser immédiatement ces attaques et à permettre une enquête complète et indépendante sur la mort de nos collègues”,
précise le texte.
En dehors du champ de bataille, les signataires critiquent également les rédactions israéliennes pour leur couverture insuffisante du bilan humanitaire de la guerre. Selon eux,
“cette vision militarisée, justifiée au nom de l’intérêt public, prive la société israélienne des informations nécessaires pour comprendre la réalité”
. La pétition dénonce la combinaison de la censure militaire et de l’autocensure dans de nombreux médias, qui porte gravement atteinte à la liberté de la presse.
Certains médias, alertent-ils, ont même diffusé des
“appels explicites à commettre des crimes de guerre et un génocide, accompagnés d’incitations racistes incessantes”
.
“Nous estimons que notre devoir humain est d’exiger l’arrêt immédiat de cette guerre, la libération des captifs, et le début de la reconstruction de Gaza ainsi que de nos vies. Nous appelons également à des solutions durables basées sur la paix, l’égalité, la sécurité et la liberté pour tous dans cette région”
, concluent les journalistes.
Cette initiative coïncide avec une campagne mondiale lancée lundi par Reporters Sans Frontières (RSF) et le groupe de plaidoyer Avaaz, où des médias de 50 pays ont assombri leurs unes, affiché des bannières sur leurs sites d’information et diffusé des messages de solidarité pour dénoncer la mort de journalistes à Gaza.
Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 63 500 Palestiniens à Gaza. La campagne militaire a dévasté l’enclave, confrontée à la famine. En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël fait également face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice en raison de sa guerre contre l’enclave.
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