Israël cherche à compromettre la viabilité d’un État palestinien, affirme le président du Conseil de l’UE

La rédaction avec
16:1722/09/2025, Pazartesi
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Le président du Conseil européen, Antonio Costa, s'exprime lors d'une conférence de presse avec le président chypriote au palais présidentiel de Nicosie, le 15 septembre 2025.
Crédit Photo : Iakovos Hatzistavrou / POOL / AFP
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, s'exprime lors d'une conférence de presse avec le président chypriote au palais présidentiel de Nicosie, le 15 septembre 2025.

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a déclaré que les actions militaires d’Israël à Gaza ne relèvent plus de la légitime défense et semblent désormais viser à rendre impossible la création d’un futur État palestinien.

Dans une interview accordée lundi au journal Le Grand Continent, Costa a insisté sur la nécessité pour Israël d’accepter un cessez-le-feu, de permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et de mettre fin aux activités illégales des colons en Cisjordanie occupée.


“Depuis le départ, nous avons reconnu le droit d’Israël à se défendre, y compris en dehors de ses frontières. Mais il est maintenant clair que l’action militaire israélienne ne relève plus de la légitime défense”
, a-t-il affirmé.

Il a dénoncé la tragédie humanitaire qui se déroule à Gaza, estimant
“inacceptable d’utiliser la faim comme arme de guerre… L’objectif d’Israël est de saper la viabilité d’un État palestinien”
.

Costa a également mis en doute la prétendue intention israélienne d’éliminer le Hamas, rappelant que le groupe conserve sa capacité opérationnelle malgré deux ans de conflit dévastateur.

“Deux scénarios sont possibles : soit l’opération a échoué parce qu’elle n’a pas détruit le Hamas, soit le véritable objectif était autre : détruire Gaza pour rendre impossible la coexistence pacifique des Palestiniens dans un État souverain”
, a-t-il expliqué.

Concernant les divergences au sein du Conseil européen, Costa a reconnu qu’il a été “très difficile” de parvenir à une position commune en raison de différences entre les États membres.


“Les Autrichiens, Tchèques, Allemands et Hongrois ont une perception très différente des autres pays membres… Mais la volonté politique et la prise de conscience commune de l’inacceptabilité de la situation à Gaza progressent”
, a-t-il ajouté.

Le 17 septembre, la Commission européenne a présenté un plan visant à réduire les échanges commerciaux avec Israël et à sanctionner certains hauts responsables suite à des violations des droits humains à Gaza, marquant un tournant dans l’approche de l’UE envers Tel-Aviv. La proposition concerne des dispositions clés de l’Accord euro-méditerranéen, notamment la libre circulation des biens et services, les marchés publics, la concurrence et la propriété intellectuelle.


Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène un génocide à Gaza, qui a déjà fait plus de 65 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants, et déplacé des centaines de milliers de personnes. Le blocus humanitaire a coûté la vie à au moins 442 Palestiniens, dont 147 enfants.


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