La cheffe d'Amnesty International appelle à la levée du blocus israélien sur Gaza et exhorte l'UE à agir

La rédaction avec
10:3930/04/2025, mercredi
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Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2025.
Crédit Photo : EYAD BABA / AFP
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2025.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a lancé un appel pressant à la communauté internationale, et en particulier à l’Union européenne, pour qu’elle prenne des mesures urgentes visant à mettre fin au blocus israélien de Gaza et à garantir la justice en matière de crimes de guerre et d’actes de génocide.

Dans une interview accordée à l’agence Anadolu, Callamard a dénoncé la rupture par Israël d’un cessez-le-feu conclu plusieurs semaines auparavant.
“Depuis cette rupture, des centaines de Palestiniens ont perdu la vie. D’après les Nations unies, la majorité sont des femmes et des enfants. La population est privée de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux”
, a-t-elle déclaré.

Elle a rappelé que plusieurs agences onusiennes, dont le Programme alimentaire mondial et l’Organisation mondiale de la santé, alertent sur la gravité de la situation humanitaire.
“Il ne reste plus de nourriture à Gaza. La situation est dramatique”
, a-t-elle insisté.

Callamard a également mis en cause les États-Unis et plusieurs gouvernements européens, les accusant d’avoir aggravé la crise par leur inaction, leur soutien implicite et leur non-respect du droit international, contribuant ainsi à l’absence de protection pour les Palestiniens.


“Depuis un an et demi, un génocide se déroule sous nos yeux”,
a-t-elle affirmé, en soulignant que cette tragédie est facilitée par l’inaction occidentale.

Elle a en outre exhorté l’Union européenne à rester fidèle à ses principes fondateurs en matière de droits humains, de droit international et de paix. Face aux rumeurs de possibles visites du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans certains pays européens, Callamard a exprimé son indignation:
“Il est inacceptable d’accueillir avec les honneurs un criminel de guerre. Personne ne devrait faire obstacle à la justice internationale.”

Elle a appelé l’UE à appliquer les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, et à sanctionner la Hongrie pour son non-respect des statuts de la CPI et des normes juridiques européennes.


Enfin, Callamard a exprimé ses préoccupations face aux restrictions croissantes de la liberté d’expression en Europe, citant notamment l’Allemagne.
“Il est une chose de ne pas reconnaître officiellement les crimes commis à Gaza comme un génocide, en est une autre d’utiliser la loi pour museler ceux qui souhaitent exprimer leur solidarité avec les Palestiniens.”

Elle a appelé l’ensemble des acteurs internationaux à reconnaître la nature génocidaire des actions d’Israël et à exiger des comptes. Amnesty International demande une levée immédiate du blocus ainsi qu’un accès sécurisé et suffisant à l’aide humanitaire, incluant nourriture, eau et médicaments. “
Les gens meurent de faim. Des femmes, des enfants, des civils innocents meurent depuis 18 mois”
, a-t-elle conclu.

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