La Chine et les Maldives renforcent leurs liens avec des accords sur les infrastructures

13:1311/01/2024, Perşembe
MAJ: 11/01/2024, Perşembe
AFP
Le président des Maldives Mohamed Muizzu, son épouse Sajidha Mohamed, le président chinois Xi Jinping et sa femme Peng Liyuan à Pékin le 10 janvier 2024.
Crédit Photo : STR / CNS / AFP
Le président des Maldives Mohamed Muizzu, son épouse Sajidha Mohamed, le président chinois Xi Jinping et sa femme Peng Liyuan à Pékin le 10 janvier 2024.

La Chine s'est engagée jeudi à renforcer son financement d'infrastructures aux Maldives, pays insulaire de l'Océan indien au milieu d'une lutte d'influence entre Pékin et New Delhi, la puissance régionale dont l'archipel souhaite en partie s'affranchir.

Cette annonce est intervenue lors de l'actuelle visite en Chine du président des Maldives, Mohamed Muizzu. Élu en septembre, il s'était engagé à cultiver des
"liens forts"
avec Pékin et à expulser des militaires indiens stationnés dans son pays. Un virage à 180 degrés par rapport à son prédécesseur Mohamed Solih, qui avait œuvré au renforcement des liens avec l'Inde.

Mohamed Muizzu effectue cette semaine sa première visite d'État en Chine depuis son entrée en fonction, et les deux pays ont publié un communiqué conjoint soulignant le
"large consensus"
auquel sont parvenus leurs deux dirigeants.

La Chine s'est engagée à
"continuer à apporter son soutien dans la mesure de ses capacités aux Maldives dans les domaines prioritaires"
, selon le texte publié par la télévision publique chinoise CCTV. Il s'agit notamment de
"la construction d'infrastructures, des soins médicaux et de santé, de l'amélioration des moyens de subsistance des populations, des nouvelles sources d'énergie, de l'agriculture et de la protection de l'environnement marin"
, selon la chaîne.

De son côté, Mohamed Muizzu a remercié la Chine pour son
"aide désintéressée"
et pour la fourniture aux Maldives de fonds de développement.

Le communiqué fait suite à une rencontre mercredi avec le président chinois Xi Jinping, lors de laquelle Pékin a annoncé une
"élévation du niveau des relations diplomatiques"
.
"Les relations entre la Chine et les Maldives se trouvent face à une opportunité historique de s'appuyer sur les réalisations passées et d'aller de l'avant"
, a déclaré M. Xi à M. Muizzu, selon l'agence de presse Chine nouvelle.

Xi Jinping a souligné que la Chine
"sout(enait) fermement les Maldives dans la sauvegarde de leur souveraineté nationale, de leur indépendance, de leur intégrité territoriale et de leur dignité nationale"
. En réponse, M. Muizzu a remercié M. Xi pour
"le rôle significatif de la Chine dans la réussite économique des Maldives
" et dans
"le développement des infrastructures des Maldives"
, selon un communiqué de son cabinet.

Le parrain politique de Mohamed Muizzu, l'ex-président Abdulla Yameen (2013-2018), avait accueilli avec enthousiasme les investissements chinois réalisés dans le cadre des
"Nouvelles routes de la soie"
.

Cette initiative de la Chine, lancée par Xi Jinping pour financer des infrastructures à l'étranger et étendre l'influence de son pays, a toutefois contribué à creuser l'endettement des Maldives. Selon la Banque mondiale, citant le ministère des Finances des Maldives, 42% de la dette extérieure de l'archipel était due à la Chine en 2021.

Les Maldives sont connues comme l'une des destinations de vacances les plus chères d'Asie du Sud, avec leurs plages blanches immaculées et leurs stations balnéaires isolées. Mais l'archipel occupe également une place stratégique dans une zone géographique très convoitée de l'océan Indien, se situant sur l'une des routes maritimes les plus fréquentées du monde.


Mohamed Muizzu a été élu en promettant d'expulser une unité de forces militaires indiennes qui y effectue des patrouilles aériennes. L'Inde a accepté début décembre de retirer ce contingent des Maldives. Le président des Maldives a démenti vouloir redessiner l'équilibre régional en laissant s'installer des forces chinoises à la place.

Mais les tensions avec l'Inde continuent, l'administration de M. Muizzu s'efforçant de démêler un couac diplomatique avec Delhi. Trois de ses ministres ont traité le Premier ministre indien Narendra Modi de
"clown"
et de
"terroriste"
sur les réseaux sociaux.

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