Crédit Photo : SAUL LOEB / AFP
Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin.
C'est le scénario cauchemar que les États-Unis et d'autres chercheraient à tout prix à éviter: que la guerre entre Israël et le mouvement de résistance palestinien Hamas dans la bande de Gaza ne déborde au Liban avec le risque d'une conflagration régionale.
"Une autre guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient"
, a averti mardi le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, en recevant son homologue israélien Yoav Gallant au Pentagone. Et d'ajouter:
La diplomatie est de loin le meilleur moyen d'éviter une nouvelle escalade.
M. Gallant a, pour sa part, relevé que
"nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également se préparer à tous les scénarios possibles".
La veille déjà, le secrétaire d'État américain Antony Blinken avait insisté auprès du ministre israélien sur
"l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit et de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles"
, selon un communiqué.
L'émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, avait jugé
la semaine dernière une désescalade entre Israël et le Hezbollah, parlant de
À Washington, on assure que ni Israël ni le Hezbollah ne veulent d'une guerre.
"Je peux vous dire que dans toutes nos réunions avec les hauts responsables du gouvernement (israélien), y compris le Premier ministre, ils nous ont à maintes reprises exprimé leur préférence pour une solution diplomatique",
a indiqué mardi le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, interrogé à ce sujet.
Mais en déclarant dimanche que les combats
à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, sont
"sur le point de se terminer"
, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a fait monter la tension.
D'autant plus que, selon lui, cela permettra à l'armée
"de redéployer certaines forces vers le nord (...) principalement à des fins défensives".
De son côté, l'armée israélienne a annoncé la semaine dernière avoir approuvé des plans opérationnels en vue d'une
, même si d'aucuns mettent en doute sa capacité à mener deux guerres de front.
La guerre dans la bande de Gaza provoqué une escalade militaire à la frontière nord d'Israël avec le Liban où les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais sont quasi quotidiens.
Cela a aussi entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des zones frontalières du sud du Liban et du nord d'Israël.
Et plus de huit mois de violences entre le puissant mouvement, armé et financé par l'Iran, et l'armée israélienne ont fait au moins 481 morts au Liban, dont une majorité de combattants du Hezbollah et 94 civils, selon un décompte de l'AFP.
Côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon Israël.
Selon Raphael Cohen, du groupe de réflexion RAND Corporation:
L'administration Biden s'inquiète de plus en plus de voir la violence à la frontière israélo-libanaise dégénérer en une véritable guerre.
"Le Hezbollah est le joyau de la couronne du réseau de mandataires de l'Iran, et l'on peut donc penser que l'Iran serait plus enclin à intervenir"
, ajoute l'expert.
Selon lui, ni Israël ni le Hezbollah n'ont intérêt à une guerre totale.
"Mais aucune des deux parties ne veut reculer"
, ce qui fait craindre qu'elles ne
"cherchent à savoir qui fléchira le premier",
dit-il.
La visite à Washington de M. Gallant a coïncidé avec une hausse des tensions entre Israël et l'administration Biden à propos de la livraison d'armes, sur fond de désastre humanitaire à Gaza.
Les États-Unis disent presser Israël pour lever le blocus à l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, ainsi que sur ses plans pour l'après-guerre.
Le ministre israélien a également rencontré le chef de la CIA, Bill Burns, pour discuter des efforts déployés pour parvenir à un accord de cessez-le-feu assorti d'une libération des otages retenus à Gaza.
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