Crédit Photo : AHMAD GHARABLI / AFP
Un soldat israélien fouille un Palestinien dans une rue de la vieille ville de Palestine occupée, le 3 janvier 2024.
La France s'est dite "favorable à l'adoption, au niveau européen, de sanctions à l'encontre des colons israéliens extrémistes".
En réponse à la question d'un journaliste sur un éventuel retard pris par Paris, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé que la France s'est engagée à prendre des mesures d'interdiction administrative du territoire français
"à l'encontre de colons israéliens extrémistes qui se sont rendus ou se rendent coupables de violences à l'encontre de civils palestiniens en Palestine occupée".
La Diplomatie française a précisé que
"la prise de ces mesures à titre national nécessite au préalable un travail d'identification des individus potentiellement concernés et de recueil d'informations afin de les motiver en droit".
Déclarant être favorable à la mise en place au niveau européen
"de sanctions à l'encontre de ces colons violents"
, le Quai d'Orsay a rappelé que la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a évoqué ce sujet lors du dernier Conseil Affaires étrangères de décembre à Bruxelles.
À cet égard, nous travaillons, avec nos partenaires européens, à l'identification des individus qui pourraient être concernés par ces sanctions.
"Le cas échéant, de telles sanctions doivent faire l'objet d'un accord à l'unanimité des 27 États membres"
, a précisé le Quai d'Orsay, qui a réitéré la
de la France des violences exercées par des groupes de colons à l'encontre des Palestiniens en Palestine occupéee.
Dans le communiqué de la Diplomatie française, on lit:
Ces violences doivent cesser. Il est de la responsabilité des autorités israéliennes de s'en assurer et de poursuivre leurs auteurs.
Rappelant sa
"condamnation ferme de la colonisation à titre général"
, le Quai d'Orsay a également souligné son illégalité.
Dans cet esprit, la Diplomatie française a invité les autorités israéliennes à revenir sur les récentes décisions indignes qui accélèrent la colonisation des territoires palestiniens, à l'instar de celle visant à autoriser la construction de 1 800 nouvelles unités de logement dans des colonies à Jérusalem-Est, annoncée le 6 décembre dernier.
"Elles éloignent la perspective de création d'un État palestinien viable, qui est la seule solution possible pour qu'Israéliens et Palestiniens puissent vivre en paix et en sécurité sur leurs terres. La guerre à Gaza ne doit en aucun cas constituer un prétexte pour imposer sur le terrain des mesures unilatérales qui sapent les perspectives d'une solution à deux États, seule à même de garantir une paix juste et durable"
, souligne encore le Quai d'Orsay.
En décembre dernier, le groupe israélien de défense des droits "Ir Amim" a indiqué que les autorités israéliennes exploitent la guerre contre la bande de Gaza pour construire une nouvelle colonie à Jérusalem-Est occupée.
Selon le groupe qui surveille le conflit palestino-israélien à Jérusalem, la nouvelle colonie est le premier plan de colonisation à être pleinement approuvé par le gouvernement israélien depuis 2012.
Israël a occupé Jérusalem-Est pendant la guerre israélo-arabe de 1967 et annexé la ville entière en 1980, une démarche jamais reconnue par la communauté internationale. Selon les estimations, environ 700.000 colons israéliens vivent dans 164 colonies et 116 avant-postes en Palestine occupée, à côté de Jérusalem-Est.
Conformément au droit international, toutes les colonies juives dans les territoires occupés sont considérées comme illégales.
Selon les observateurs internationaux, les colonies israéliennes visent à empêcher toute tentative de former un État palestinien géographiquement contigu, qui inclurait l'Est de la Palestine et Jérusalem-Est, désormais occupées.
Pour rappel, depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre la bande de Gaza qui a fait, jusqu'à mardi,
"22 313 morts et 57 296 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, des destructions massives d'infrastructures et une catastrophe humanitaire sans précédent"
, selon des sources onusiennes et palestiniennes.
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