La France "préoccupée" par les bombardements israéliens à Rafah

17:5711/02/2024, dimanche
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Un Palestinien aveugle est assis sur une chaise au soleil à côté d'une corde à linge près des décombres des bâtiments détruits par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 février 2024.
Crédit Photo : MOHAMMED ABED / AFP
Un Palestinien aveugle est assis sur une chaise au soleil à côté d'une corde à linge près des décombres des bâtiments détruits par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 février 2024.

La France a exprimé "sa plus vive préoccupation après les frappes israéliennes intervenues à Rafah".

Par voie d'un communiqué publié ce dimanche, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé que plus de 1,3 million de personnes sont réfugiées dans cette zone au sud de la Bande de Gaza et que c'est
"un point de passage vital pour acheminer l'aide humanitaire pour la population de Gaza"
, depuis l'Égypte.

Le Quai d'Orsay a souligné qu'
"une offensive israélienne à grande échelle à Rafah créerait une situation humanitaire catastrophique d'une nouvelle dimension et injustifiable"
, avant de réitérer son appel à
"l'arrêt des combats"
, et ce,
"pour éviter un désastre".

La Diplomatie française a ajouté qu'Israël doit prendre des
"mesures concrètes pour protéger la vie des populations civiles"
à Gaza.

En conclusion de son communiqué, le Quai d'Orsay rappelle qu'à
"Gaza comme partout ailleurs, la France s'oppose à tout déplacement forcé de populations, proscrit par le droit international humanitaire"
. Enfin, il souligne que
"l'avenir de la Bande de Gaza et de ses habitants ne pourra s'inscrire que dans un État palestinien vivant en paix et en sécurité aux côtés d'Israël".

Pour rappel, jeudi dernier, la France a exprimé sa préoccupation face à la situation à proximité du point de passage de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza. Lors de son point presse, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, a fermement condamné les frappes israéliennes affectant "les civils et les infrastructures civiles" dans la Bande de Gaza.


Par ailleurs, le porte-parole adjoint de la Diplomatie française a appelé à un
"cessez-le-feu immédiat et durable"
au Proche-Orient.

Le député de La France Insoumise, Éric Coquerel, ayant récemment visité le point de passage de Rafah avec une délégation de député français, a exprimé ses vives inquiétudes à Anadolu, lors de la manifestation pour la Palestine qui s'est tenue ce samedi à Paris.


Éric Coquerel a indiqué que la délégation avait pour objectif principal d'alerter sur la nécessité d'un cessez-le-feu.
"Nous en sommes revenus avec la certitude absolue qu'un génocide était en cours. C'est là-dessus maintenant qu'il faut absolument alerter l'opinion pour qu'il y ait une réaction au niveau international, pour éviter une catastrophe : c'est une question de jours"
, a-t-il déclaré.

Situation à Rafah


Cette prise de position intervient dans un contexte alarmant. Rafah, ville au sud de la Bande de Gaza, est devenue un refuge pour plus de la moitié des deux millions de Palestiniens déplacés suite aux attaques israéliennes incessantes depuis le 7 octobre dernier.


La population de Rafah, qui s'élevait à environ 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,3 million d'habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.

Malgré les avertissements de la Cour internationale de Justice (CIJ) contre les actes pouvant constituer un génocide, Israël semble persister dans ses attaques. La décision récemment annoncée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.


L'UNOCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU), dans son rapport du 2 février, a indiqué que la situation à Rafah avait atteint un
"point de basculement"
, soulignant l'urgence d'une intervention humanitaire.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a déclaré, ce jeudi, que la destruction par Israël des infrastructures civiles dans la Bande de Gaza constitue une
"violation grave des Conventions de Genève et un crime de guerre".

Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne mène une guerre sans répit dans la Bande de Gaza, qui a tué plus de 28 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et blessé 68 000 autres, selon le ministère de la Santé de l'enclave palestinienne.


"L'occupation israélienne a commis 14 massacres contre des familles dans la Bande de Gaza, faisant au cours des dernières 24 heures 112 martyrs et 173 blessés"
, a indiqué le ministère, ce dimanche.

Le conflit a provoqué également
"des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent"
, selon l'ONU.

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