Crédit Photo : Michael Kovac / AFP
Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères
La France envisage sérieusement la reconnaissance d’un État palestinien, mais dans un cadre clairement défini et coordonné à l’échelle internationale. C’est ce qu’a affirmé Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, jeudi lors de son point presse hebdomadaire.
Il a rappelé que
“la sortie de la crise actuelle ne pourra se faire que par une solution politique fondée sur deux États, reposant sur la reconnaissance mutuelle et les droits légitimes de chacun”.
“Le président de la République l’a toujours dit: reconnaître un État palestinien n’est pas un sujet tabou”,
a souligné Lemoine.
“Mais cette reconnaissance doit s’inscrire dans une démarche constructive, avec un véritable impact sur le processus de paix.”
Cette position s’inscrit dans la perspective d’une conférence internationale prévue en juin à New York, co-organisée par la France et l’Arabie saoudite, une initiative décidée en novembre dernier à l’Assemblée générale des Nations unies. L’objectif est de relancer la dynamique internationale autour de la solution à deux États.
Paris insiste toutefois sur l’importance d’une reconnaissance mutuelle:
“Garantir la sécurité d’Israël et les droits des Palestiniens suppose une reconnaissance réciproque, y compris par les pays qui n’ont pas encore reconnu Israël”
, a précisé le porte-parole.
Le Quai d’Orsay privilégie donc une approche multilatérale, équilibrée, et porteuse de garanties concrètes pour les deux parties, plutôt qu’un geste unilatéral.
À noter qu’Emmanuel Macron a évoqué mercredi la possibilité d’une reconnaissance officielle de l’État de Palestine en juin, lors de la conférence internationale à New York.
“Nous devons aller vers cette reconnaissance, et nous le ferons dans les mois à venir”
, a-t-il déclaré.
Un bilan humain dramatique et des violations persistantes à Gaza
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, plus de 1 482 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes, portant le nombre total de morts à Gaza à plus de 50 846 depuis le début du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, principalement des femmes et des enfants. Malgré les annonces de cessez-le-feu, les violations se poursuivent, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique.
Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice a enjoint Israël de prévenir tout acte de génocide contre les Palestiniens à Gaza et de garantir l’accès à l’aide humanitaire. Par ailleurs, le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale a délivré plusieurs mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans la bande de Gaza.
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