
Des affrontements opposent dimanche à Los Angeles les forces de sécurité à des manifestants contre la politique migratoire du président américain Donald Trump, qui affirme être prêt à envoyer des troupes partout où ce sera nécessaire dans le pays.
Des dizaines de manifestants ont bloqué dimanche après-midi une autoroute de la mégapole californienne pendant plus d'une heure, dans un face à face tendu avec les forces de l'ordre, qui ont procédé à quelques arrestations et fait usage de gaz lacrymogènes, y compris contre des journalistes, ont constaté des reporters de l'AFP.
Au moins trois voitures ont été incendiées et deux autres vandalisées, alors que des manifestants circulaient dans une zone limitée du centre-ville de Los Angeles.
L'essentiel de la manifestation est terminé, ont constaté des journalistes de l'AFP, mais des affrontements sont encore en cours dimanche en début de nuit entre quelques dizaines de protestataires, pour beaucoup portant masque et capuche, et les forces de sécurité.
La police de Los Angeles a indiqué que les forces de l'ordre avaient arrêté au moins 56 personnes en deux jours, et que trois de ses membres ont été légèrement blessés.
En début d'après-midi, la police de Los Angeles avait bouclé les alentours de bâtiments fédéraux, empêchant tout contact entre les manifestants et les soldats casqués de la Garde nationale en tenue camouflage, ont relevé des journalistes de l'AFP.
Le déploiement de la Garde nationale intervient après deux journées de manifestations marquées par des heurts et des violences à Los Angeles, où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés menées par la police fédérale de l'immigration (ICE). Environ 300 gardes sont arrivés dimanche matin.
Une atteinte grave à la souveraineté de l'Etat.
"Pas des criminels"
Selon l'ancien chef de l'ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth, c'est la première fois depuis 1965 qu'un président déploie ces militaires sans demande préalable d'un gouverneur d'Etat.
Des ressortissants mexicains ont été arrêtés au cours des récentes opérations, a annoncé dimanche la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, appelant les Etats-Unis à les traiter avec dignité.
Menées jusque dans des tribunaux du pays, ces dernières ont plongé dans la terreur des millions d'immigrés sans statut légal. A Los Angeles, d'importantes opérations vendredi et samedi des agents de l'ICE, parfois en civil, ont donné lieu à de premiers rassemblements d'opposition et à des affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre.