La garde nationale déployée à Los Angeles, Trump prêt à envoyer des troupes partout où nécessaire

10:059/06/2025, Pazartesi
AFP
Un manifestant brandit un drapeau mexicain au-dessus d'une voiture Waymo en feu le 08 juin 2025 à Los Angeles, en Californie. Les tensions dans la ville restent vives après que l'administration Trump a fait appel à la Garde nationale contre la volonté des dirigeants de la ville, à la suite de deux jours d'affrontements avec la police lors d'une série de raids sur l'immigration.
Crédit Photo : Mario Tama / Getty Images/AFP
Un manifestant brandit un drapeau mexicain au-dessus d'une voiture Waymo en feu le 08 juin 2025 à Los Angeles, en Californie. Les tensions dans la ville restent vives après que l'administration Trump a fait appel à la Garde nationale contre la volonté des dirigeants de la ville, à la suite de deux jours d'affrontements avec la police lors d'une série de raids sur l'immigration.

Des affrontements opposent dimanche à Los Angeles les forces de sécurité à des manifestants contre la politique migratoire du président américain Donald Trump, qui affirme être prêt à envoyer des troupes partout où ce sera nécessaire dans le pays.

Des dizaines de manifestants ont bloqué dimanche après-midi une autoroute de la mégapole californienne pendant plus d'une heure, dans un face à face tendu avec les forces de l'ordre, qui ont procédé à quelques arrestations et fait usage de gaz lacrymogènes, y compris contre des journalistes, ont constaté des reporters de l'AFP.


Au moins trois voitures ont été incendiées et deux autres vandalisées, alors que des manifestants circulaient dans une zone limitée du centre-ville de Los Angeles.

L'essentiel de la manifestation est terminé, ont constaté des journalistes de l'AFP, mais des affrontements sont encore en cours dimanche en début de nuit entre quelques dizaines de protestataires, pour beaucoup portant masque et capuche, et les forces de sécurité.


A l'exception de heurts au niveau d'un centre de détention entre protestataires et agents fédéraux du ministère de la Sécurité intérieure, les affrontements ont tous impliqué les forces de l'ordre locales.

La police de Los Angeles a indiqué que les forces de l'ordre avaient arrêté au moins 56 personnes en deux jours, et que trois de ses membres ont été légèrement blessés.

En début d'après-midi, la police de Los Angeles avait bouclé les alentours de bâtiments fédéraux, empêchant tout contact entre les manifestants et les soldats casqués de la Garde nationale en tenue camouflage, ont relevé des journalistes de l'AFP.


Donald Trump, qui a déployé 2.000 membres de la Garde nationale pour tenter de contenir ces manifestations, a promis dimanche
"un retour à l'ordre"
et ajouté qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes ailleurs aux Etats-Unis en cas de besoin.

"Ce ne sont pas des manifestants, ce sont des fauteurs de troubles et des insurgés", a tonné Donald Trump sur son réseau Truth Social dimanche en dénonçant
"les émeutes en cours".

Le déploiement de la Garde nationale intervient après deux journées de manifestations marquées par des heurts et des violences à Los Angeles, où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés menées par la police fédérale de l'immigration (ICE). Environ 300 gardes sont arrivés dimanche matin.


La Garde nationale, force armée de réserve, est le plus souvent mobilisée lors de catastrophes naturelles. Les gouverneurs des Etats démocrates ont d'ailleurs fustigé un
"abus de pouvoir alarmant"
après que Donald Trump a unilatéralement ordonné cet envoi de militaires, contre l'avis des autorités locales et du gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom.

"Nous n'avions pas de problème jusqu'à ce que Trump s'en mêle"
, a écrit M. Newsom sur X, dimanche, dénonçant :

Une atteinte grave à la souveraineté de l'Etat.

"Pas des criminels"


Selon l'ancien chef de l'ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth, c'est la première fois depuis 1965 qu'un président déploie ces militaires sans demande préalable d'un gouverneur d'Etat.


Des ressortissants mexicains ont été arrêtés au cours des récentes opérations, a annoncé dimanche la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, appelant les Etats-Unis à les traiter avec dignité.


Ce sont
"des hommes et des femmes honnêtes qui sont allés chercher une vie meilleure (...) Ce ne sont pas des criminels"
, a-t-elle insisté lors d'un discours public. Evoquant une
"invasion"
des Etats-Unis par des
"criminels venus de l'étranger"
, Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, et communique abondamment sur les arrestations et expulsions d'immigrés.

Menées jusque dans des tribunaux du pays, ces dernières ont plongé dans la terreur des millions d'immigrés sans statut légal. A Los Angeles, d'importantes opérations vendredi et samedi des agents de l'ICE, parfois en civil, ont donné lieu à de premiers rassemblements d'opposition et à des affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre.


"Nous devons défendre notre peuple",
a déclaré à l'AFP une femme, elle-même fille d'immigrés, refusant de donner son nom.
"Qu'importe que nous soyons blessés, qu'ils nous gazent, ils ne nous arrêteront jamais. Tout ce qui nous reste, c'est notre voix."

Bras de fer


Le gouvernement fédéral est engagé dans un bras de fer avec la Californie, bastion de l'opposition progressiste, et
"Etat sanctuaire"
protégeant les migrants. Cinq cents marines sont prêts à être déployés en cas de nécessité, a informé le commandement militaire américain dans un communiqué, dimanche.Sur place, la présence des militaires inquiète plus qu'elle ne rassure Jason Garcia, 39 ans, habitant de Los Angeles et ancien militaire, qui dit craindre une "escalade".

La présence en force de tous ces militaires en treillis, "c'est plus une tactique d'intimidation", estime pour sa part Thomas Henning, un manifestant. Marshall Goldberg, 78 ans, a lui déclaré à l'AFP que le déploiement des gardes lui donnait le sentiment d'être
"terriblement offensé"
:
"Nous détestons ce qu'ils ont fait avec les travailleurs sans papiers, mais là, ils passent à un autre niveau en supprimant le droit de manifester et le droit de se réunir pacifiquement"
, a-t-il regretté.

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