La Jordanie et le Qatar condamnent les accusations de Netanyahu contre l'Egypte

10:294/09/2024, mercredi
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Le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, à Washington, le 16 septembre 2022.
Crédit Photo : Freddie Everett / Département d'Etat américain (Archive)
Le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, à Washington, le 16 septembre 2022.

La Jordanie et le Qatar ont condamné ce mardi les déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu concernant la contrebande d'armes au Hamas via l'Égypte, accusations qu'ils considèrent comme infondées et nuisibles aux efforts de médiation pour un cessez-le-feu à Gaza.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a exprimé son rejet des déclarations de Netanyahu sur le corridor de Philadelphie, une zone démilitarisée le long de la frontière de l'Égypte avec Gaza, indiquant qu'il s'agit d'
"allégations sans fondement visant à entraver les efforts de médiation entrepris par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis pour parvenir à un accord d'échange menant à un cessez-le-feu permanent à Gaza."

Le ministère a affirmé la
"pleine solidarité de la Jordanie avec l'Égypte pour faire face à toutes les revendications israéliennes"
, rejetant
"toutes les allégations avancées par les responsables israéliens dans des tentatives vaines justifiant l'agression israélienne contre Gaza et la Cisjordanie occupée"
. Il a qualifié ces accusations de
"condamnables incitations et d'escalade qui exacerbent la tension dans la région".

Netanyahu a renouvelé lundi son refus de retirer les troupes israéliennes du corridor de Philadelphie, affirmant qu'il s'agissait d'une
"bouée de sauvetage"
pour le réarmement du Hamas.

Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a, pour sa part, exprimé sa
"pleine solidarité avec la République arabe d'Égypte"
et son rejet des déclarations du Premier ministre israélien, qui, selon lui, voulait utiliser le nom de l'Égypte pour distraire l'opinion publique israélienne et entraver les efforts conjoints de médiation visant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à l'échange d'otages et de détenus.

"L'approche de l'occupation israélienne, basée sur une tentative de falsifier les faits et d'induire en erreur l'opinion publique mondiale en propageant des mensonges, conduira finalement à la disparition des efforts de paix et à l'expansion de la violence dans la région"
, a-t-il déclaré.

Il a également souligné la nécessité de
"renforcer les efforts régionaux et internationaux pour obliger Israël à mettre immédiatement fin à son agression brutale contre la bande de Gaza, en prévision de la situation humanitaire catastrophique dans l'enclave assiégée".

Le Caire a accusé Netanyahu de
"tenter d'impliquer l'Égypte pour détourner l'attention de l'opinion publique israélienne, faire obstacle à un cessez-le-feu et à un échange d'otages, et entraver les efforts de médiation de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis".

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a tenu le gouvernement israélien responsable des conséquences de ces déclarations,
"qui aggravent la situation et visent à justifier des politiques agressives et provocatrices, conduisant à une nouvelle escalade dans la région".

Le Caire a réitéré son engagement
"à poursuivre son rôle historique dans la conduite du processus de paix dans la région pour maintenir la sécurité régionale et parvenir à la stabilité dans la région".

L'Égypte rejette toute présence militaire israélienne le long du corridor de Philadelphie et du passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

L'Égypte, le Qatar et les États-Unis tentent depuis des mois de parvenir à un accord entre Israël et le mouvement de résistance palestinienne pour garantir un échange de prisonniers, un cessez-le-feu et permettre l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Mais les efforts de médiation ont été bloqués en raison du refus de Netanyahu de satisfaire les exigences du Hamas pour mettre fin à la guerre.


Israël a poursuivi son offensive brutale sur Gaza après une attaque du Hamas le 7 octobre, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat.


L'attaque a fait plus de 40 800 morts palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et près de 94 300 blessés, selon les autorités locales.

Le blocus permanent de Gaza a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, laissant une grande partie de la région en ruines.


Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de justice, qui a ordonné l'arrêt des hostilités et des opérations militaires à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens avaient cherché refuge avant l'invasion de la zone le 6 mai.


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