
La Türkiye a interdit à l’avion de Benjamin Netanyahu de survoler son territoire, contraignant le Premier ministre israélien à annuler sa visite officielle en Azerbaïdjan. Alors que certains médias pro-Iran accusent Recep Tayyip Erdogan de complaisance envers Israël, les faits montrent au contraire une rupture diplomatique assumée par Ankara, qui a rappelé son ambassadeur, suspendu ses échanges commerciaux avec Tel-Aviv, et bloqué à deux reprises l’accès aérien aux dirigeants israéliens. Cette posture renforce l’isolement d’Israël dans la région et complique la position de l’Azerbaïdjan, allié des deux pays.
Une rupture diplomatique de plus en plus visible
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été contraint d'annuler une visite officielle prévue cette semaine en Azerbaïdjan après que Türkiye a refusé à son avion l’accès à son espace aérien. L'information, relayée par le média israélien Walla, souligne une nouvelle escalade dans les tensions entre Ankara et Tel-Aviv, exacerbées par la guerre israélienne contre Gaza.
Netanyahu devait se rendre à Bakou mercredi 30 avril pour rencontrer le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, avec une visite programmée jusqu'au week-end. Mais faute de pouvoir survoler le territoire turc, son équipe a envisagé un détour par la Grèce et la Bulgarie. Ce plan a finalement été abandonné en raison de la longueur du trajet.
Erdogan face aux accusations de collaboration avec Israël
Cette mise au point est également une réponse indirecte aux accusations circulant dans certains réseaux pro-iraniens qui accusent régulièrement Erdogan de maintenir des liens secrets avec Israël. Les faits montrent pourtant l’inverse : Türkiye adopte l’une des postures les plus fermes du monde musulman contre Tel-Aviv, allant jusqu’à empêcher à deux reprises des dirigeants israéliens d’atteindre Bakou.
L’Azerbaïdjan, entre deux alliés en crise
L’annulation de la visite de Netanyahu rappelle un précédent. En novembre dernier, le président israélien Isaac Herzog avait lui aussi dû renoncer à un déplacement à Bakou pour le sommet climatique COP29. Là encore, selon les médias azéris, c’est le refus d’Ankara d’ouvrir son ciel à l’avion israélien qui avait provoqué ce contretemps, malgré les pressions exercées par le gouvernement azerbaïdjanais.
L’Azerbaïdjan, proche à la fois d’Israël et de Türkiye, tente de jouer un rôle de médiateur entre les deux puissances régionales. Mais le durcissement de la position turque, notamment dans le contexte du conflit en Palestine et en Syrie, complique ces efforts.