Lavrov accuse les Occidentaux de combattre "directement" la Russie en Ukraine

11:2824/09/2023, Pazar
AFP
Crédit photo: INISTERE RUSSE DE LA DEFENSE / AFP
Crédit photo: INISTERE RUSSE DE LA DEFENSE / AFP

Les Occidentaux "combattent directement" la Russie en Ukraine, a accusé samedi à l'ONU le ministre russe des Affaires étrangères au moment où Kiev affirme avoir tué des chefs militaires russes dans la péninsule stratégique de Crimée.

"Vous pouvez l'appeler comme vous voulez mais ils nous combattent, ils nous combattent directement"
, a dit Sergueï Lavrov en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

"Nous l'appelons guerre hybride, mais ça ne change pas la réalité"
, a-t-il ajouté, évoquant l'aide financière, les armements et des
"mercenaires"
venus de pays occidentaux.

Le chef de la diplomatie russe, lors d'une longue conférence de presse au siège de l'ONU à New York, était interrogé sur l'implication des Etats-Unis dans le conflit en Ukraine.

"Le fait qu'ils combattent de facto contre nous en se servant du corps des Ukrainiens, je pense que tous ceux ici qui s'intéressent à la situation en Ukraine savent très bien que les Américains, les Britanniques et d'autres se battent en fournissant tout d'abord de plus en plus d'armes"
, a asséné le chef de la diplomatie russe.

En Ukraine, l'armée de Kiev a affirmé samedi avoir tué ou blessé
"de hauts commandants"
de la marine russe lors de sa frappe la veille contre le quartier général de la flotte de la mer Noire à Sébastopol, en Crimée annexée.

Refusant de dire si des missiles de fabrication occidentale avaient été utilisés, le chef des services de renseignement ukrainiens, Kyrylo Boudanov, a affirmé que l'attaque avait tué
"au moins neuf personnes"
, dont des généraux, dans des commentaires à Voice of America.

L'AFP n'était pas en mesure de vérifier cette information.


La Russie a déclaré qu'un de ses militaires était porté disparu après l'attaque.


La Crimée, région ukrainienne annexée par Moscou en 2014, et la ville de Sébastopol, où se situe le QG de la marine visé, sont au cœur du dispositif militaire russe pour son invasion de l'Ukraine, à la fois pour approvisionner les troupes occupant le sud ukrainien et pour mener des frappes de missiles depuis la mer.


"Champ de bataille"


Les Etats-Unis et les pays européens qui fournissent des systèmes d'armement à Kiev depuis l'invasion russe de février 2022 martèlent qu'ils ne sont pas en guerre avec Moscou mais qu'ils aident l'Ukraine à se défendre.


Sergueï Lavrov s'exprimait en marge de l'Assemblée générale de l'ONU durant laquelle, plus tôt cette semaine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était venu en personne demander davantage de soutiens de la communauté internationale.


Il a proposé un sommet pour évoquer son plan de paix destiné à mettre fin à la guerre.


M. Lavrov a affirmé que cette proposition de règlement était
"complètement infaisable, impossible à mettre en oeuvre, pas réaliste".

Interrogé sur la manière de mettre un terme au conflit qui s'enlise, le chef de la diplomatie russe a jugé qu'
"en ces circonstances, s'ils (les Occidentaux et les Ukrainiens, ndlr) disent que cela doit se passer sur le champ de bataille, très bien, cela se fera sur le champ de bataille".

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU mercredi, le président Zelensky avait dénoncé l'
"agression criminelle"
de Moscou contre son pays et
"le blocage"
de l'instance onusienne en raison du droit de veto russe.

M. Lavrov avait soigneusement évité d'être présent dans la salle du Conseil au moment où le chef d'Etat urkrainien s'exprimait. Mais lors de son intervention mercredi -après le départ de M. Zelensky- il avait répondu que le veto russe était un
"outil légitime"
dévolu aux cinq membres permanents du Conseil.

"Je l'ai regardé à la télé. Il semblait plutôt lugubre"
, a attaqué samedi M. Lavrov en ajoutant:

J'avais à faire, on savait tous ce qu'il allait dire alors pourquoi perdre son temps.

En fin de matinée samedi, lors d'un discours anti-occidental devant l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre russe a prévenu qu'il était dans
"l'intérêt commun d'éviter la spirale d'une guerre à grande échelle et d'empêcher l'effondrement final des mécanismes de coopération internationale mis en place par nos prédécesseurs"
aux Nations unies.

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