Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian à Beyrouth au Liban. Crédit photo: AFP
Le chef de la diplomatie iranienne a appelé jeudi à élire sans plus tarder un président au Liban, pays privé de chef d'État depuis six mois, et a demandé aux autres parties étrangères de "ne pas s'ingérer" dans le processus.
"Nous encourageons toutes les parties au Liban à hâter l'élection d'un président"
dans ce pays plongé dans une profonde crise économique et politique, a déclaré Hossein Amir-Abdollahian à l'issue d'un entretien avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib.
Le ministre iranien a estimé que la classe politique libanaise, profondément divisée entre le camp du Hezbollah pro-iranien et ses adversaires, avait
"la capacité de parvenir à un consensus"
pour l'élection d'un président.
"Nous soutiendrons tout accord auquel parviendraient l'ensemble des parties libanaises concernant l'élection, et nous appelons les autres parties étrangères à respecter le choix des Libanais et ne pas s'ingérer dans les affaires du pays",
a-t-il souligné.
M. Amir-Abdollahian, dont c'est la deuxième visite au Liban depuis le début de l'année, doit s'entretenir avec les principaux dirigeants du pays avant de se rendre à Damas. Lors de ses visites à Beyrouth, il rencontre aussi habituellement le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Le Parlement - où ni le camp du Hezbollah ni ses adversaires ne détiennent une claire majorité - ne s'est plus réuni depuis le 19 janvier, après 11 sessions qui ont échoué à élire un président.
Le mandat du président Michel Aoun a expiré le 31 octobre 2022.
Le puissant Hezbollah soutient la candidature de l'ancien ministre Sleiman Frangié, allié de la puissante formation chiite et proche du régime syrien, mais M. Frangié ne dispose cependant pas d'un nombre suffisant de voix pour être élu.
Avec ses soutiens, le Hezbollah avait paralysé l'action du Parlement pendant plus de deux ans pour imposer l'élection de M. Aoun, leur allié, en 2016.
En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, depuis longtemps en vigueur au Liban, la présidence est réservée à un chrétien maronite.
Lors d'une interview télévisée mercredi soir, M. Frangié a indiqué avoir récemment rencontré à Paris un conseiller du président Emmanuel Macron, Patrick Durel, qui lui a demandé quel serait son programme.
"Si je deviens président, je serais à égale distance de toutes les parties"
, a assuré M. Frangié lors de cet entretien.
Selon les médias libanais, la France soutient la candidature de M. Frangié. Paris a néanmoins assuré la semaine dernière
"ne pas avoir de candidat au Liban".
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