Le Golden Gate Bridge de San Francisco bloqué par des manifestants pro-palestiniens
La rédaction
10:0516/04/2024, Salı
AFP
AA
Article suivant
Crédit Photo : PAUL KURODA / AFP
Le Golden Gate Bridge suite à la manifestation en soutien aux Palestiniens à San Francisco, en Californie, le 15 avril 2024.
Le Golden Gate Bridge, pont emblématique de la ville de San Francisco, a été bloqué par des manifestants pro-palestiniens pendant plusieurs heures lundi, dans le cadre d'une action mondiale pour protester contre la guerre dévastatrice menée par Israël à Gaza.
Une longue file de voitures a été coincée sur ce célèbre pont rouge du sud-ouest des États-Unis, tandis que les voies en sens inverse étaient complètement désertes, selon des images aériennes.
Les manifestants, qui empêchaient les entrées ou sorties par ce côté de la ville californienne, arboraient une banderole:
Arrêtez le monde pour Gaza.
La manifestation était organisée par "A15 Action", un mouvement qui cherche à bloquer des infrastructures clés dans une quarantaine de métropoles du monde entier
"en solidarité avec la Palestine"
. Elle a pris fin vers la mi-journée (heure locale).
"Dans chaque ville, nous identifierons et bloquerons les principaux points d'étranglement de l'économie, en nous concentrant sur les points de production et de circulation, dans le but d'avoir le plus grand impact économique"
, expliquent les organisateurs sur leur site web.
Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une offensive meurtrière contre la bande de Gaza, faisant plus de 100 000 morts et blessés, dont la plupart sont des femmes et des enfants, ainsi que d'énormes destructions et une famine qui ont coûté la vie à des enfants et des personnes âgées, selon les autorités palestiniennes et les organisations onusiennes.
Ralentir l'économie
Les manifestants espéraient ralentir l'économie.
"Nous avons senti qu'il était temps de dépasser l'action symbolique pour prendre des risques plus calculés contre le système capitaliste, parce que nous savons que l'argent est vraiment ce qui parle aux dirigeants"
, a confié au San Francisco Chronicle une organisatrice, qui dit s'appeler Hayshawiya.
De multiples actions ont eu lieu aux États-Unis ce lundi. Un rassemblement a notamment perturbé l'accès à l'aéroport de Chicago (nord), forçant les passagers à s'y rendre à pied, selon les médias locaux.
Des manifestants ont également bloqué l'accès à une usine d'aérospatiale dans le Connecticut (nord-est) et une autoroute dans l'Oregon (nord-ouest).
À Los Angeles (sud-ouest), quelques centaines de personnes ont défilé dans le centre-ville, derrière une banderole:
Stop au siège de Gaza, stop au financement américain d'Israël.
Des actions doivent se dérouler dans de multiples pays, dont le Canada, la Belgique, l'Italie, la Colombie et la Corée du Sud.
Le compte Twitter d'A15 montre notamment des photos de manifestations autour du port d'Athènes en Grèce, de celui de Barcelone en Espagne, ou devant le bureau de la ministre des Affaires étrangères australienne à Adélaïde.
Soutien américain à Israël
Ces manifestations se déroulent au moment où le conflit menace d'embraser plus largement le Moyen-Orient. Ce week-end, l'Iran a pour la première fois lancé une attaque depuis son sol contre Israël, avec 350 drones et missiles dont la quasi-totalité a été interceptée par la défense antiaérienne israélienne avec l'aide des États-Unis et d'autres pays alliés comme la France et le Royaume-Uni.
Israël envisage actuellement une riposte à cette attaque, que Téhéran présente comme une riposte à la frappe aérienne lancée, le 1er avril, contre sa représentation diplomatique dans la capitale syrienne.
Le président américain Joe Biden a dit lundi vouloir éviter un embrasement au Moyen-Orient.
Son soutien
"inébranlable"
à Israël place le démocrate dans une position délicate, à l'approche de l'élection présidentielle de novembre où il doit affronter le républicain Donald Trump.
Une partie de la gauche américaine et des jeunes électeurs dénoncent la responsabilité des États-Unis, qui reste le plus grand allié d'Israël et son principal fournisseur d'armes.
Depuis plusieurs mois, certains affublent le président du surnom
"Joe le génocidaire"
et assurent qu'ils ne voteront pas pour lui si son gouvernement maintient cette ligne.