Le ministre des Affaires étrangères turc Hakan Fidan et le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan Al-Saud (non visible) tiennent une conférence de presse conjointe au bureau de travail du Palais de Dolmabahce à Istanbul, Turquie, le 14 juillet 2024.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré, dimanche, qu'Israël considérait que le fait que le Hamas accepte les conditions d'un cessez-le-feu constituait une forme de "faiblesse, de reddition", ce qui empêchait de parvenir à un accord et était "extrêmement dangereux", soulignant la nécessité de mettre davantage de pression sur Israël.
"Chaque fois qu'il y a une atmosphère positive et constructive (sur un éventuel cessez-le-feu), Israël et (le Premier ministre Benyamin) Netanyahu finissent par commettre de nouveaux massacres. Ils semblent n'entamer des négociations que dans un but de propagande, ne montrant aucune intention réelle de paix"
, a déclaré Fidan lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue saoudien, Faisal bin Farhan Al Saud, actuellement en visite en Türkiye.
Fidan a ajouté que sa rencontre avec Bin Farhan avait également porté sur des questions d'ordre régional et au-delà, incluant le Soudan, le Yémen et la mise en place de toute urgence d'un cessez-le-feu durable à Gaza, affirmant:
Nous souhaitons sincèrement un cessez-le-feu permanent et la fin de l'effusion de sang à Gaza. C'est pourquoi nous avons toujours soutenu fermement les processus de négociation en cours.
Mentionnant l'attaque israélienne de samedi contre des civils à Khan Younes, qui a tué plus de 90 personnes et en a blessé des centaines d'autres, Fidan a déclaré que l'intention de Tel-Aviv n'était pas d'arrêter le conflit mais de poursuivre
"sa politique d'anéantissement du peuple palestinien."
Le ministre turc des Affaires étrangères a souligné l'importance de maintenir la question de Gaza au sommet des préoccupations et l'urgence de mettre un terme à la crise humanitaire dans cette région dès que possible.
Il a exhorté Tel-Aviv à accepter un accord de cessez-le-feu dès que possible et à mettre fin à l'effusion de sang, ajoutant:
Autrement, nous ne souhaitons pas que notre mise en garde s'avère juste, tout comme l'ont été les précédentes.
"Mais il y a une réalité que toute personne raisonnable et impartiale perçoit. Si vous continuez sur cette voie, cela conduira à plus de morts, plus de massacres et plus d'instabilité. Nous ne souhaitons pas voir cela se produire",
a-t-il affirmé.
Le chef de la diplomatie turque a également exhorté Israël à se retirer complètement de la Bande de Gaza, afin que la reconstruction puisse débuter
"sans délai."
"Pour parvenir à une paix juste et durable, il faut immédiatement établir un État palestinien indépendant et souverain avec Jérusalem-Est pour capitale, sur la base des frontières de 1967"
, a-t-il ajouté.
"En tant que membres du groupe de contact pour Gaza, nous nous opposons fermement au rejet inconsidéré par Israël d'une vision pacifique et à ses efforts visant à intensifier le conflit régional",
a déclaré Fidan.
Soulignant que la brutalité actuelle à Gaza constitue une
"grave menace pour la sécurité mondiale",
Hakan Fidan a déclaré que tout faux pas pourrait entraîner des
"conséquences désastreuses et irréparables."
Il a ajouté qu'Ankara était d'accord avec Riyad pour lancer un processus politique basé sur une solution à deux États, afin de mettre fin à la brutalité à Gaza.
Liens entre la Türkiye et l'Arabie saoudite
Liens entre la Türkiye et l'Arabie saoudite
Hakan Fidan a déclaré qu'au cours de l'entretien avec Faisal bin Farhan, ils ont passé en revue l'état actuel des relations bilatérales et exploré les possibilités de renforcer la coopération dans tous les domaines, expliquant: "
Dans ce contexte, nous avons exprimé notre désir de revitaliser le Conseil de coordination turco-saoudien, qui a été créé en 2016 et a tenu sa première réunion à Ankara en 2017."
Indiquant que le volume des échanges commerciaux entre les deux nations a atteint 6,8 milliards de dollars l'année dernière, Fidan a affirmé que le nouvel objectif est de l'augmenter à 10 milliards de dollars dans un premier temps et, à terme, à 30 milliards de dollars, conformément au souhait exprimé par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Je pense que la révision de l'accord de libre-échange entre la Türkiye et le Conseil de coopération du Golfe, après environ 14 ans, contribuera de manière significative à la réalisation de nos objectifs",
a-t-il ajouté.
Décrivant la visite du ministre saoudien de la Défense Khalid bin Salman en Türkiye ces dernières semaines, comme une étape cruciale dans la coopération militaire et de l'industrie de la défense, Hakan Fidan a déclaré qu'ils ont réaffirmé leur engagement commun à renforcer davantage la collaboration dans le domaine de la défense.
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