Le Royaume-Uni confronté à des appels à suspendre les ventes d'armes à Israël

17:2724/04/2024, mercredi
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Un des membres de la Chambre des Lords du Royaume-Uni, Peter Ricketts.
Crédit Photo : JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Un des membres de la Chambre des Lords du Royaume-Uni, Peter Ricketts.

Face à l'escalade des préoccupations concernant la crise humanitaire à Gaza, d'anciens responsables et experts juridiques du Royaume-Uni ont exhorté le gouvernement à suspendre les ventes d'armes à Israël, et ce, lors d'une session de la Commission des affaires et du commerce au Parlement, tenue mardi.

Face à l'escalade des préoccupations concernant la crise humanitaire à Gaza, d'anciens responsables et experts juridiques du Royaume-Uni ont exhorté le gouvernement à suspendre les ventes d'armes à Israël, et ce, lors d'une session de la Commission des affaires et du commerce au Parlement, tenue mardi.


Lord Ricketts, ancien conseiller britannique à la sécurité nationale, a souligné le caractère impérieux de la situation, citant les
"terribles souffrances à Gaza"
et les menaces de famine et de maladie qui pèsent sur la région.

Il a rappelé que le Secrétaire britannique aux affaires étrangères avait lui-même reconnu les conditions désastreuses prévalant dans la région, indiquant que les faits justifiaient une suspension des exportations d'armes à destination d'Israël.


Je pense que le moment est venu pour le gouvernement britannique de suspendre les licences d'exportation.

"C'est en fait notre propre Secrétaire aux Affaires étrangères qui m'a convaincu, avec sa rhétorique toujours plus faussement véhémente ces dernières semaines à propos de la situation à Gaza"
, a-t-il déclaré.

Quel que soit le nombre de victimes, et je pense que nous ne saurons probablement jamais combien de personnes sont mortes à Gaza.

"Je pense qu'à ce stade, le gouvernement dispose de suffisamment d'éléments pour conclure à la justification d'une suspension de nos propres ventes à Israël",
a-t-il ajouté.

Le gouvernement ne s'acquitte pas des obligations qui lui incombent


Faisant écho à ces points de vue, Lord Sumption, ancien juge de la Cour suprême, a exprimé sa
"perplexité"
face à la décision du gouvernement de poursuivre les ventes d'armes en dépit des doutes quant au respect du droit international par Israël. Et de déclarer:

Ils ne s'acquittent pas des obligations qui leur incombent. Ils ne fournissent pas au gouvernement les détails de l'enquête sur ce qui s'est passé à Gaza, des événements absolument tragiques.

Il a souligné la perte dramatique de vies humaines à Gaza et a insisté sur la nécessité pour le Royaume-Uni de respecter ses obligations en vertu du droit international.


Le débat s'était articulé autour des allégations de complicité de violations graves du droit international si le Royaume-Uni continuait à fournir des armes à Israël.


La conclusion de la Cour internationale de justice selon laquelle il existe un
"risque plausible de génocide"
à Gaza renforçant ces appels à agir.

La Haute Cour de justice britannique a prévu une audience dans le courant de l'année pour examiner un recours concernant la poursuite des exportations d'armes britanniques vers Israël.


Les groupes de défense des droits ont uni leurs voix pour demander un examen approfondi de la décision du gouvernement britannique de poursuivre la vente de composants militaires et d'armes à Israël, en dépit des affirmations selon lesquelles ces ventes pourraient être illégales en raison de l'implication présumée de ces armes dans des crimes de guerre.

Selon les critères britanniques d'octroi de licences stratégiques, les armes ne doivent pas être exportées s'il existe un risque perceptible qu'elles soient utilisées pour commettre des violations du droit international humanitaire.


Le ministère britannique des affaires et du commerce, chargé d'autoriser ces ventes sur la base de l'avis du ministère des affaires étrangères, conteste activement le recours en justice.


Au cours d'une audience qui s'est tenue mardi, le juge Jonathan Swift a décidé de faire passer l'affaire en jugement en octobre, pour autant que plusieurs questions juridiques préliminaires soient tranchées dans les mois qui suivent.


La Cour avait déjà rejeté, en février, une demande de procédure accélérée, à laquelle s'étaient opposés les représentants légaux du gouvernement.


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