
Le Rwanda a qualifié vendredi de "malhonnête" et "macabre" l'analyse par l'ONG Human Rights Watch de l'évolution d'un cimetière militaire de Kigali suggérant un pic de décès de soldats rwandais depuis la dernière offensive du groupe armé M23 dans l'est de la RDC.
Le M23, soutenu par le Rwanda, s'est emparé ces dernières années de larges pans de cette région riche en minerais, minée par les combats depuis plus de 30 ans, notamment des grandes villes de Goma et Bukavu au cours d'une vaste offensive lancée fin 2024.
Or selon une analyse par HRW d'images satellite, quelque 460 tombes ont été ajoutées au cimetière militaire de Kanombe, dans la capitale rwandaise Kigali, entre le 15 décembre 2024 et le 3 juillet 2025.
Un graphique publié sur le compte X de l'ONG montre l'évolution depuis janvier 2017 du lieu de recueillement, où environ 1,7 nouvelles tombes étaient creusées par semaine jusqu'à mi-2021.
Le bilan de soldats rwandais décédés à l'étranger signalé est pourtant de moins de dix pour cette période, pointe l'ONG, citant des chiffres rapportés par l'ONU et des forces rwandaises.
Le 20 août, HRW a accusé le M23 d'avoir exécuté sommairement plus de 140 civils en juillet, majoritairement hutu, dans l'est de RDC. Le même jour, Amnesty international dénonçait des viols collectifs, exécutions sommaires et enlèvements commis par des groupes armés dont le M23 dans cette zone.