Le Rwanda dénonce un rapport "malhonnête" de HRW sur ses soldats tués en RDC

17:545/09/2025, vendredi
AFP
La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo.
Crédit Photo : X /
La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo.

Le Rwanda a qualifié vendredi de "malhonnête" et "macabre" l'analyse par l'ONG Human Rights Watch de l'évolution d'un cimetière militaire de Kigali suggérant un pic de décès de soldats rwandais depuis la dernière offensive du groupe armé M23 dans l'est de la RDC.

Le M23, soutenu par le Rwanda, s'est emparé ces dernières années de larges pans de cette région riche en minerais, minée par les combats depuis plus de 30 ans, notamment des grandes villes de Goma et Bukavu au cours d'une vaste offensive lancée fin 2024.


Cette expansion territoriale du groupe armé, accompagnée de violations massives des droits humains, a placé Kigali dans une position diplomatiquement inconfortable. Le pouvoir rwandais, tout en dénonçant les exactions commises par l'autre camp, se distancie désormais officiellement des violences du M23 sur le terrain congolais.

Or selon une analyse par HRW d'images satellite, quelque 460 tombes ont été ajoutées au cimetière militaire de Kanombe, dans la capitale rwandaise Kigali, entre le 15 décembre 2024 et le 3 juillet 2025.


Un graphique publié sur le compte X de l'ONG montre l'évolution depuis janvier 2017 du lieu de recueillement, où environ 1,7 nouvelles tombes étaient creusées par semaine jusqu'à mi-2021.


Un chiffre monté à 6 sépultures hebdomadaires fin 2024, alors que le M23 reprenait de l'importance, avant de bondir à 22 tombes par semaine entre décembre 2024 et avril,
"une période marquée par de violents combats autour de Goma et sa prise par le M23",
souligne HRW.

Le bilan de soldats rwandais décédés à l'étranger signalé est pourtant de moins de dix pour cette période, pointe l'ONG, citant des chiffres rapportés par l'ONU et des forces rwandaises.


"Human Rights Watch est malhonnête et cherche désespérément à attirer l'attention"
sur lui, a condamné vendredi sur X la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo.


"En quoi le fait de traquer les cimetières rwandais pourrait être considéré comme une question relevant des 'droits humains' ?"
, s'est-elle interrogée, accusant l'ONG de
"couvrir"
les attaques des forces congolaises et affiliés contre des civils et de
"rejeter fréquemment et à tort la responsabilité sur le Rwanda".

Le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe a pour sa part décrié une opération
"macabre"
et
"irrespectueuse"
, et accusé HRW de fermer les yeux sur des massacres de Tutsi en RDC.

Le 20 août, HRW a accusé le M23 d'avoir exécuté sommairement plus de 140 civils en juillet, majoritairement hutu, dans l'est de RDC. Le même jour, Amnesty international dénonçait des viols collectifs, exécutions sommaires et enlèvements commis par des groupes armés dont le M23 dans cette zone.


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