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Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (à droite) s'adresse aux médias aux côtés de la ministre française de la Santé Stéphanie Rist (au centre) après avoir visité l'hôpital et le centre de santé de Carentan, dans le nord-ouest de la France, le 30 octobre 2025. 
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a jugé nécessaire de "renégocier" la convention franco-algérienne de 1968, dans un contexte marqué par le vote récent d’un texte du Rassemblement national (RN) sur l’immigration. 
Lors d’un déplacement dans la Manche jeudi, Lecornu a été interrogé sur les tensions migratoires et les relations bilatérales avec l’Algérie.
Il a estimé que 
"la convention de 1968, qui régit les flux migratoires et les droits associés entre la France et l’Algérie, doit être renégociée pour s’adapter aux réalités actuelles". 
Signée six ans après la fin de la guerre d’Algérie, cette convention instaure un régime d’immigration favorable aux Algériens, leur permettant de séjourner en France plus de trois mois sans visa spécifique et d’accéder plus rapidement à des titres de séjour de dix ans, y compris via le regroupement familial, contrairement aux autres étrangers. 
"Si votre question, c’est : Est-ce qu’il faut abroger l’accord de 1968 ? Je vais vous répondre autrement : je pense qu’il faut le renégocier"
, a assuré Lecornu. 
"Je pense au fond que la relation entre la France et l’Algérie a souvent été un sujet de politique intérieure en Algérie"
, a indiqué le Premier ministre. 
On ne peut pas ne pas voir que ce n’est pas devenu non plus un sujet de politique intérieure en France, de toutes les évidences.
Le chef du gouvernement a réagi ainsi au vote, ce jeudi à l’Assemblée nationale, d’une résolution non contraignante déposée par le RN appelant à la dénonciation pure et simple de cette convention et à une révision drastique des accords bilatéraux avec les pays du Maghreb. 
Cette première victoire du RN sur ce dossier, avec un texte adopté grâce à un vote symbolique visant à
ce même accord, sans effet juridique immédiat, met une pression accrue sur le gouvernement. 
"Ce vote, bien que symbolique, met en lumière un débat nécessaire. Il faut avancer vers une modernisation de ces textes, en concertation avec Alger, pour mieux contrôler les flux et renforcer la coopération sécuritaire"
, a expliqué Lecornu, soulignant l’urgence face à 
"l’évolution géopolitique en Méditerranée" 
et insistant sur le fait que
 "le gouvernement doit prendre en compte le vote de l’Assemblée nationale".
"Désormais il faut regarder à ce que la relation avec l’Algérie reparte fondamentalement de nos propres intérêts", 
a-t-il souligné, mettant en garde face au risque 
"de s’enfermer dans un débat de pure politique politicienne sur le sujet".
Marine Le Pen, présidente du RN, a salué une journée 
 pour son parti. 
"Il faut que le gouvernement tienne compte du vote de l’Assemblée nationale"
, a-t-elle lancé. 
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