L'archipel des Bahamas a annoncé jeudi avoir refusé une proposition d'accueillir des migrants d'autres pays expulsés par les États-Unis sous Donald Trump, qui a promis de s'attaquer drastiquement à l'immigration illégale.
Selon NBC news, l'équipe du président élu a même compilé une liste de pays qu'il souhaiterait voir accueillir des migrants illégaux, même si ces derniers n'en sont pas originaires: les Bahamas, le Panama, la Grenade et les îles Turks et Caïcos, dans les Caraïbes.
Les services du chef du gouvernement, Philip Davis, de ce pays de quelque 400.000 habitants ont insisté:
Les Bahamas n'ont simplement pas les ressources pour satisfaire une telle demande.
Et d'insister dans un communiquer:
Les Turks et Caïcos ne participeront à aucun programme visant à déplacer ici de force des individus contre leur volonté ou la nôtre.
Cas du Rwanda
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a pour sa part exprimé jeudi le souhait que la future administration Trump reconduise l'accord en vigueur en vertu duquel les Etats-Unis expulsent directement vers leurs pays les immigrés non mexicains en situation irrégulière entrés sur leur territoire via le Mexique.
Interrogée par l'AFP à ce sujet jeudi, son équipe n'a pas donné suite.
Il n'est pas clair, selon NBC, si ce projet ferait l'objet d'une compensation de la part de Washington, ou quel pourrait être le statut des migrants expulsés dans ces pays tiers.
Il avait en septembre repris à son compte des mensonges selon lesquels des migrants haïtiens mangeaient des chiens et des chats dans l'Ohio.
Le président élu a déjà nommé à des postes clés des tenants d'une ligne dure sur la question de l'immigration.
L'idée d'expulser des migrants illégaux vers des pays ou territoires tiers n'est pas nouvelle.
Sous le règne des conservateurs, le Royaume-Uni a envisagé avec le Rwanda un plan visant à expulser vers ce pays d'Afrique de l'Est les demandeurs d'asile arrivés de façon irrégulière, avant que le nouveau gouvernement travailliste n'abandonne le projet cet été.
L'Australie avait signé en 2014 un accord similaire avec le Cambodge pour y installer des réfugiés, finalement peu usité.
Plus récemment, l'Italie de Giorgia Meloni a construit en Albanie des centres de rétention pour traiter, hors de son territoire, des procédures de demande d'asile, mais cette mesure phare du gouvernement d'extrême droite est pour l'instant bloquée par les tribunaux.