Crédit Photo : Amanuel Sileshi / AFP (Photo Archive)
Sept opposants du Front de libération oromo ont été libérés en Éthiopie après quatre ans de détention, le 05 septembre 2024.
L'Éthiopie a libéré de prison sept opposants originaires de la région en conflit d'Oromia, selon leur parti, une annonce saluée vendredi par l'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch.
Les opposants libérés appartiennent au Front de libération oromo (OLF), qui se considère comme le porte-parole du peuple oromo, lequel représente environ un tiers des 120 millions d'habitants du deuxième pays le plus peuplé d'Afrique.
L'OLF a renoncé à la lutte armée en 2018, mais affirme que le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a fermé nombre de ses bureaux, entravé sa participation aux élections et emprisonné plusieurs de ses dirigeants.
"Nous sommes heureux de partager la nouvelle de la libération sous caution des dirigeants et officiers du Front de libération oromo qui étaient incarcérés depuis 2020"
, a déclaré vendredi Human Rights Watch (HRW).
L'ONG n'a pas fourni d'autres détails sur la situation de Abdi Raggasa, Michael Boran, Kennasa Ayana, Lammii Beenya, Gada Oljirraa, Gada Gabisa et Dawit Abdataa. Le gouvernement éthiopien n'a, de son côté, pas fait de commentaire.
Ces libérations
"sont un soulagement pour leurs familles, notre organisation et l'ensemble de la communauté oromo, à l'intérieur comme dans la diaspora",
a indiqué l'OLF dans un communiqué, en rappelant que les sept hommes avaient été arrêtés
"pour avoir exercé leurs droits politiques légitimes"
et qu'ils ont été acquittés plusieurs fois par les tribunaux.
Laetitia Bader, directrice adjointe pour l'Afrique à HRW, s'est félicitée sur X de la libération de ces sept opposants
"injustement détenus sans inculpation depuis quatre ans".
Le Bureau des affaires africaines des États-Unis a également salué leur libération dans un message sur X, se disant prêt à "soutenir les négociations destinées à mettre fin à la violence et à promouvoir une paix durable pour tous les Éthiopiens".
Avec d'autres personnalités de l'opposition, les sept hommes avaient été arrêtés par le gouvernement éthiopien il y a quatre ans, selon leur parti.
HRW avait demandé leur libération en juillet 2023, dénonçant leur
"détention prolongée", "cruelle" et "sans inculpation".
Selon l'ONG, leurs proches n'ont pas su
"pendant des semaines, voire des mois, où ni dans quel état ils se trouvaient".
L'OLF a renoncé à la lutte armée en 2018, ce qui a incité l'Armée de libération oromo (OLA) à faire sécession du parti.
Depuis lors, elle combat les forces fédérales en Oromia, la région la plus peuplée d'Éthiopie, où des pourparlers de paix n'ont pas permis de réaliser des progrès significatifs pour pacifier la région.
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