Un civil en uniforme participe à un entraînement militaire organisé par des soldats ukrainiens de la troisième brigade d'assaut séparée à Kiev, le 23 novembre 2024.
L'Ukraine rejette l'appel de Washington à abaisser l'âge de la mobilisation militaire à 18 ans contre 25 ans actuellement, a déclaré jeudi à la presse française un haut responsable ukrainien.
"Nous n'allons pas abaisser l'âge de la mobilisation"
, a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
"L'administration (sortante du président Joe Biden) utilise cette question afin de ce justifier"
pour l'insuffisance de l'aide militaire à Kiev, a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs semaines, les Etats-Unis font pression sur l'Ukraine pour mobiliser des hommes à partir de 18 ans afin de combler le manque de soldats dans l'armée qui recule depuis des mois face aux troupes russes, ont rapporté des médias américains citant des responsables de l'administration de Joe Biden.
Mais les autorités ukrainiennes ont donc adressé une fin de non-recevoir, estimant que les problèmes concernant la mobilisation sont moins graves que ceux engendrés par les retards d'aide occidentale.
"Nous mobilisons déjà aujourd'hui plus de personnes que nous ne pouvons en armer"
, a déploré le responsable ukrainien.
La mobilisation est un sujet extrêmement sensible en Ukraine, épuisée par presque trois ans de guerre, qui a fait au moins des dizaines de milliers de morts, militaires et civils.
Au début de l'année, l'Ukraine a abaissé de 27 à 25 ans l'âge minimum de la mobilisation, mais refuse d'aller plus loin alors que le pays est confronté à une situation démographique dramatique, notamment avec le départ à l'étranger de millions de réfugiés, essentiellement femmes avec enfants.
Le mois dernier, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait déclaré que l'Ukraine
"devait faire plus, à notre avis, pour renforcer ses lignes en termes de nombre de forces sur le front".
Le responsable ukrainien interrogé par l'AFP a de son côté accusé que la Maison Blanche de chercher à
"rejeter sur l'Ukraine la responsabilité"
pour les revers de Kiev sur le front.
"L'armée doit être technologiquement avancée et disposer de suffisamment d'armes, nous ne compenserons pas, par exemple, le manque d'armes ou leur portée insuffisante par la jeunesse des hommes",
a soulevé le responsable ukrainien auprès de l'AFP.
"Nous avons demandé à nos partenaires d'armer des brigades spécifiques"
, une dizaine au total, mais seulement
"deux brigades et demi"
ont été équipées jusqu'à présent, a déploré le responsable.
"Alors pourquoi devrions-nous enrôler plus de personnes ?"
s'est-il interrogé à haute voix.
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