Macky Sall: "Je n'ai pas d'excuses à faire puisque je n'ai commis aucune faute"

La rédaction
16:5021/03/2024, jeudi
Yeni Şafak
Le Président Macky Sall délivre un discours lors d'un dialoque national à Diamniadio au Sénégal, le 26 février 2024.
Le Président Macky Sall délivre un discours lors d'un dialoque national à Diamniadio au Sénégal, le 26 février 2024.

Critiqué pour avoir reporté unilatéralement l'élection présidentielle au Sénégal avant d'être stoppé par le Conseil Constitutionnel, le Président Macky Sall est revenu sur cet épisode, estimant qu'il n'avait "commis aucune faute".

"Non, Je n'ai pas d'excuses à faire puisque je n'ai commis aucune faute. Je vous parle en tant que président de la République, je suis le responsable de ce pays jusqu'au 2 avril. Toutes les actions, qui ont été posées l'ont été dans le cadre de la loi et du règlement. Aucune institution juridique ou judiciaire du Sénégal n'a remis en cause ou mis en doute la sincérité des actions qui ont été posées,"
s'est exprimé le président sénégalais dans un entretien accordé à la BBC.

A la surprise générale, le président sénégalais avait reporté la présidentielle le 3 février alors que celle-ci devait avoir lieu le 25 février. Cette décision est venue s'ajouter à un contexte de crise politique à intermittence en cours au Sénégal depuis 2021.

Les manifestations contre le report avaient fait quatre morts. Le Conseil Constitutionnel, dans deux décisions, a d'abord désapprouvé le projet de loi du report voté par l'Assemblée Nationale, avant d'exiger que le Président Sall prenne une nouvelle date pour l'organisation de l'élection présidentielle avant le 2 avril, date officielle de la fin du mandat du Président de la République au Sénégal.


"On a dit le président a reporté les élections. Rien n'est plus faux. Parce qu'en réalité, il y a eu une décision qui est venue du Parlement de l'Assemblée nationale, où un groupe de l'opposition a saisi le bureau de l'Assemblée pour demander le report de l'élection",
estime le Président Sall avant d'ajouter que
"c'est à partir de l'Assemblée nationale que le président de la République a été saisi pour dire que nous avons un projet, un projet de loi constitutionnelle qui va reporter les élections. Et le président est saisi".

Le Projet de loi avait été introduit par des députés du Parti Démocratique Sénégalais qui avaient évoqué des soupçons de corruption contre le Premier Ministre d'alors, candidat de Benno Bokk Yakaar (BBY - coalition autour de Macky Sall) Amadou Ba et deux juges du Conseil Constitutionnel. Mais à la surprise générale, ils avaient été soutenus dans cette entreprise par les députés de BBY eux-mêmes.


L'élection présidentielle se tiendra finalement le 24 mars avec désormais, 18 candidats en lice. Bassirou Diomaye Faye, candidat issu du PASTEF et de l'opposition, fait office de favori, aux côtés d'Amadou Ba de la coalition BBY et l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall de la coalition Taxawu Sénégal.


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