
Des partenariats "gagnant-gagnant" face à des "défis communs": Emmanuel Macron a entamé jeudi à l'île Maurice une tournée de cinq jours en Afrique avec l'ambition réaffirmée de construire de nouveaux liens, sur fond de recul de l'influence française dans son ancien pré carré africain.
Le président français a atterri à 13H35 locales (10H35 GMT) près de Port-Louis, capitale de l'île, voisine du territoire ultramarin français de la Réunion et synonyme de "success story" économique dans l'océan Indien, avec son PIB par habitant supérieur à 10.000 dollars, selon la Banque mondiale.
Il se rendra ensuite en Afrique du Sud, qui accueille samedi et dimanche le sommet du G20, puis au Gabon où il rencontrera le nouveau président Brice Clotaire Oligui Nguema, deux ans après le coup d'Etat qui a mis fin à la dynastie des Bongo, et en Angola pour un sommet Union africaine-Union européenne. Sa dernière tournée sur le continent remonte à mars 2023.
L'île Maurice, qui compte un peu plus de 1,2 million d'habitants, jadis centrée sur la canne à sucre, s'est imposée comme un modèle de diversification économique vers le tourisme et les services financiers même si les fragilités s'accumulent ces dernières années.
Au coeur de l'Océan indien
Cette ancienne colonie française puis britannique, devenue indépendante en 1968, garde une solide tradition francophone, au côté de l'anglais. Plus de 10.000 ressortissants français y résident, selon l'Elysée.
Un rendez-vous d'autant plus bienvenu que le pays voisin, Madagascar, vient de connaître un coup d'Etat ayant ravivé le ressentiment contre l'ancienne puissance coloniale française. L'exfiltration par Paris de l'ex-président Andry Rajoelina, annoncée par RFI, a indigné de nombreux Malgaches.
Le chef de l'Etat entend aussi réaffirmer la présence française dans le sud-ouest de l'océan Indien face aux ambitions croissantes de la Chine, la Russie et l'Inde en s'associant aux Etats de la région, notamment en matière de sécurité maritime.
Il se rendra avec Navin Ramgoolam vendredi matin sur un bâtiment de la Marine française, le Champlain, qui participe à des opérations de surveillance avec les gardes-côte mauriciens face à des trafics accrus (drogue, pêche illicite, migrations illégales) dans la zone.
Ouagadougou
Les entreprises françaises espèrent ainsi participer à la diversification de l'économie gabonaise, jusqu'ici largement centrée sur le pétrole, notamment dans l'exploitation de minerais, selon Paris.
Mais cette nouvelle politique africaine, gravée dans le marbre lors du discours présidentiel de Ouagadougou en 2017 et marquée par la volonté de se distancier de l'héritage de la France coloniale (la "Françafrique"), peine à se concrétiser.
La volonté de se tourner vers l'Afrique anglophone est souvent mal perçue par les pays francophones du continent.
Des postures mal comprises, voire jugées paternalistes au moment où l'armée française, engagée dans une opération terroriste, était boutée hors du Sahel face à la montée du sentiment antifrançais.
Parallèlement, la part des échanges franco-africains a reculé dans le commerce africain global.











