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Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, républicain de Louisiane, s'exprime lors d'une conférence de presse sur le budget de la Chambre des représentants après la réunion de la Conférence républicaine, sur la colline du Capitole à Washington, DC, le 25 février 2025.
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Kheir Starmer "ont mis sur la table" une trêve d'un mois en Ukraine, comme solution alternative au cessez-le-feu potentiel entre Américains et Russes. De l'autre côté de l'Atlantique, le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a estimé lui que le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit "revenir à la raison" et faire preuve de gratitude, sous peine de voir "quelqu'un d'autre prendre les rênes du pays".
C'est ce qui ressort d'une interview exclusive accordée par le président français au journal Le Figaro et rendue publique dimanche dans la soirée, en marge du sommet de Londres sur l'Ukraine et la sécurité en Europe.
Macron et Starmer
"ont mis sur la table une 'trêve dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques' qui durerait un mois"
, a ainsi rapporté le journal en ligne.
Selon le président français, une telle trêve serait mesurable, contrairement au cessez-le-feu.
"Il faut voir que le front, aujourd'hui, c'est l'équivalent de la ligne Paris-Budapest. En cas de cessez-le-feu, il serait très difficile de vérifier que le front est respecté",
a expliqué Macron.
Au cours de cette trêve, il n'y aura pas de troupes européennes déployées sur le sol ukrainien, a rassuré Emmanuel Macron.
"Il n'y aura pas de troupes européennes sur le sol ukrainien dans les semaines qui viennent"
, a-t-il indiqué.
Toutefois,
"La question, c'est comment on utilise ce temps pour essayer d'obtenir une trêve accessible, avec des négociations qui vont prendre plusieurs semaines et, ensuite, une fois la paix signée, un déploiement"
, a-t-il expliqué.
Macron a expliqué qu'il était pour la paix,
"mais pas à n'importe quel prix, sans garanties"
.
A l'occasion de cette interview, le président français est revenu sur la question de la dissuasion nucléaire au niveau européen qui fait l'objet d'un vif débat en France.
Macron a tenu à rassurer que cette dissuasion reste française,
"on ne doit pas la partager"
.
"Le président de la République prend la décision totalement souveraine et toujours confidentielle d'utiliser les armes nucléaires",
a affirmé le locataire de l'Elysée.
Il a, toutefois, rappelé que ses prédécesseurs, dont le général de Gaulle, considéraient
"que les intérêts vitaux [de la France] avaient une dimension européenne".
Macron s'est montré, à cet effet, ouvert à un dialogue entre Européens.
"Ceux qui souhaitent approfondir le dialogue avec nous pourront, le cas échéant, être associés aux exercices de forces de dissuasion. Ces échanges participeront au développement d'une véritable culture stratégique entre Européens"
, a-t-il projeté.
Dans cette perspective européenne, le président français a abordé la dimension financière et budgétaire consacrée à la défense en Europe, en comparant les dépenses militaires européennes à celles de la Russie.
"Depuis trois ans, les Russes dépensent 10 % de leur PIB dans la défense",
a souligné le Président évoquant un objectif européen de 3 à 3% du PIB, contre 2% uniquement actuellement.
Pour ce faire, le président français a plaidé pour des solutions financières innovantes, dans le but de lever quelque 200 milliards d'euros
"Les Américains représentent 30 % de l'Otan",
a rappelé le président français, estimant que le renforcement des capacités militaires européennes prendrait
"dix ans pour nous désensibiliser, en investissant massivement au niveau national et européen".
Les 27 pays de l'Union européenne devraient se réunir en sommet extraordinaire, le 6 mars à Bruxelles, pour débattre de cette programmation.
Trump a reçu le président Zelensky au Bureau ovale, vendredi dernier, lui expliquant qu'il n'a aucune carte en main et lui demandant de signer un accord sur les minerais rares en contrepartie d'un accord de paix avec la Russie et d'un soutien militaire conséquent.
La réunion a tourné en un clash historique entre les deux dirigeants et Zelensky a quitté les Etats-Unis sans rien signer, misant sur le soutien européen.
Mike Johnson : "Zelensky pourrait être contraint de démissionner"
Pour le président de la Chambre des représentants des États-Unis, le Président ukrainien devrait revoir sa copie,
, sous peine de voir
"quelqu'un d'autre prendre les rênes du pays".
"Le président Trump cherche à amener les deux parties vers un compromis pacifique"
, a déclaré Johnson lors d'une interview dimanche sur NBC News.
Il a précisé que Trump a clairement indiqué qu'un accord pourrait être négocié si Zelensky était prêt à la paix. Toutefois, selon lui, le comportement de Zelensky à la Maison Blanche a envoyé un
"signal clair qu'il n'est pas encore prêt pour cela".
Johnson a indiqué que Zelensky
"a réprimandé et interrompu son hôte, au lieu de manifester sa gratitude pour l'aide exceptionnelle que les États-Unis ont fournie à son pays".
Il a également évoqué l'accord sur les droits miniers qui devait être signé entre les États-Unis et l'Ukraine, un accord qui profite à tous, en offrant l'accès aux minéraux rares et en assurant la sécurité pour l'Ukraine. Il a affirmé que cet accord établissait un partenariat économique, garantissant la défense des intérêts des États-Unis.
La réunion de la Maison Blanche vendredi a dégénéré en confrontation lorsque Zelensky a exprimé des doutes sur la capacité du dialogue entre Washington et Moscou à mener à la paix en Ukraine.
"Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale"
, a déclaré Trump.
"Ce que vous faites est profondément irrespectueux envers ce pays".
Le sénateur républicain Lindsey Graham a quant à lui affirmé que le président ukrainien
"doit soit démissionner, soit envoyer un représentant avec qui nous puissions négocier".
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